Mozambique: 110 morts dans la "répression sanglante des manifestants" selon Amnesty

10:3612/12/2024, jeudi
AFP
Des soldats et des policiers mozambicains patrouillent dans les rues lors d'une manifestation à Maputo, le 27 novembre 2024.
Crédit Photo : ALFREDO ZUNIGA / AFP
Des soldats et des policiers mozambicains patrouillent dans les rues lors d'une manifestation à Maputo, le 27 novembre 2024.

La "répression sanglante des manifestants" contestant au Mozambique la victoire électorale proclamée du parti historique au pouvoir "doit cesser", a exhorté mercredi l'ONG Amnesty International, qui relaie un bilan de 110 morts depuis le début du mouvement.

"Trop c'est trop. Depuis plus de 50 jours, le gouvernement du Mozambique, dirigé par le Frelimo, refuse de mettre fin à la répression sanglante des manifestants",
a déclaré Khanyo Farise, directeur adjoint d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe, cité dans un communiqué.

Plus de trente personnes ont été tuées en moins d'une semaine, de mercredi à lundi, selon l'organisation locale Plataforma Decide, citée par Amnesty International, qui décompte un total de 110 morts dans les heurts ayant suivi les élections du 9 octobre, marquées par de nombreuses irrégularités.

"Le recours flagrant, permanent et croissant des autorités à une force injustifiée et illégale contre les manifestants doit cesser immédiatement",
a insisté Khanyo Farise.

Revendiquant la victoire face au Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance du Mozambique en 1975, le principal opposant Venancio Mondlane a appelé mardi depuis l'étranger, dans l'une de ses vidéos quasi quotidiennes, à bloquer les mines du pays.

Le ministre sud-africain des Affaires intérieures, Leon Schreiber, en visite mercredi au poste frontière de Lebombo, particulièrement ciblé par les manifestants côté mozambicain, a plaidé pour
"sortir de l'impasse":

Ça a un impact sur le commerce, sur les déplacements et personne ne veut de cette situation.

Face à la crise, le président sortant Filipe Nyusi, qui doit céder sa place en janvier au candidat du Frelimo déclaré vainqueur, Daniel Chapo, a réuni mercredi le Conseil d'État, un organe consultatif. Ce dernier a demandé
"des réformes profondes".

Tout en appelant
"les forces de défense et de sécurité à se préparer aux défis auxquels le pays est confronté",
le Conseil d'État les a invitées à
"améliorer leur capacité à interagir avec la population"
en
"ne recourant à la force qu'en cas de nécessité extrême",
selon un communiqué diffusé par le président mercredi.

Légère concession à l'opposition, le président a annoncé
"en temps utile"
une
"révision globale de la loi électorale"
comprenant notamment
"l'adoption de mesures visant à favoriser la transparence et la crédibilité des processus électoraux".

Le Conseil constitutionnel du Mozambique doit confirmer les résultats électoraux au moins deux semaines avant l'investiture prévue en janvier.


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