Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, menacé de destitution après sa tentative d'imposer la loi martiale il y a une semaine, a affirmé jeudi qu'il "se battra jusqu'à la dernière minute", accusant l'opposition de provoquer "une crise nationale".
Depuis son élection en 2022 avec la marge la plus étroite de l'histoire du pays face au chef de file du Parti démocrate, M. Yoon n'a jamais disposé de la majorité à l'Assemblée.
Invoquant des difficultés à faire passer son budget, il a surpris le pays en imposant la loi martiale par surprise dans la nuit du 3 au 4 décembre, avant d'être contraint de l'abroger six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue.
Si huit députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon soutiennent cette nouvelle motion, elle pourra être adoptée. Lors de la première tentative, le 7 décembre, seuls deux avaient voté pour la motion. Depuis mardi, trois autres ont annoncé qu'ils s'y rallieraient.
Mercredi, la police sud-coréenne a affirmé avoir été entravée dans une perquisition des bureaux présidentiels.
Le Parti démocrate a prévenu qu'il porterait plainte pour insurrection contre ses services s'ils continuent à entraver l'application de la loi. Une nouvelle tentative de perquisition a été lancée jeudi en début d'après-midi, selon l'agence nationale Yonhap. La police a également perquisitionné le quartier général de l'armée à Séoul, en lien avec son rôle durant la loi martiale.
Milliers de manifestants
Même si tel était le cas, il est peu probable que l'opposition renonce à essayer de démettre M. Yoon de ses fonctions.
Selon le PPP, le président a laissé la gouvernance à son parti et au Premier ministre Han Duck-soo.
L'ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a été accusé par des parlementaires de l'opposition d'avoir ordonné l'envoi de drones sur Pyongyang, pour apparemment créer un casus belli avec le Nord, qui aurait justifié la loi martiale.
En parallèle, Cho Kuk, une figure clé de l'opposition, a vu jeudi une peine de deux ans de prison ferme confirmée, perdant ainsi son siège de député.