L'Arctique, région du monde particulièrement soumise aux effets du réchauffement climatique, émet désormais plus de dioxyde de carbone (CO2) qu'elle n'en stocke en raison notamment de la hausse des incendies, selon un rapport américain de référence publié mardi.
Or, ces dernières décennies, sous l'effet du réchauffement climatique, les incendies de toundra n'ont cessé d'augmenter et ont connu un record en 2023, note la NOAA.
En brûlant la végétation, ces feux libèrent du dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Mais ils altèrent aussi les couches isolantes du sol, accélérant le dégel à long terme du pergélisol, qui se traduit par l'émission de dioxyde de carbone et de méthane, deux des principaux gaz qui piègent la chaleur dans l'atmosphère.
Amplification
Et 2024 arrive en deuxième place en termes d'émissions liées à des incendies survenus au nord du cercle polaire arctique, précise l'agence sur son site.
L'Arctique est touchée par un phénomène appelé "amplification", qui veut dire qu'elle se réchauffe plus vite que les latitudes moyennes. Ce mécanisme est dû à de nombreux facteurs, comme la perte de la couverture neigeuse et de la banquise, ou encore le réchauffement des océans.
Si l'augmentation des températures liée au réchauffement climatique stimule la productivité et la croissance des végétaux, qui absorbent du dioxyde de carbone, elle provoque également le dégel du pergélisol.
"Alarmant"
En plus de devenir plus chaud, l'Arctique devient aussi de plus en plus humide, documente également la NOAA, l'été 2024 ayant été le plus pluvieux jamais enregistré.
Cette tendance accélère l'érosion côtière, menaçant les communautés autochtones qui dépendent de la stabilité de la glace et des pratiques de chasse traditionnelles.