La salinisation des sols affecte déjà 10,7 % de la surface terrestre et devrait s’intensifier avec le changement climatique, ce qui aura de graves conséquences sur l'agriculture, a prévenu mardi l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Environ 1,4 milliard d'hectares sont touchés par la salinisation, et un milliard supplémentaire pourrait l’être d'ici la fin du 21ᵉ siècle, selon un rapport publié par la FAO à l'occasion du Forum sur les sols et l'eau de Bangkok (Thaïlande).
Certains sols sont naturellement chargés en sel ou en sodium et hébergent des plantes adaptées à ces conditions extrêmes.
Cette salinisation entraîne des conséquences directes sur l'agriculture et l'alimentation, provoquant des pertes allant jusqu'à 70 % des récoltes pour des cultures comme le riz, les haricots, la canne à sucre ou la pomme de terre. Sur ces terres, les plantes non adaptées flétrissent comme en cas de sécheresse.
Avec le changement climatique, cette salinisation pourrait affecter 24 à 32 % des sols d'ici la fin du siècle, principalement en Amérique latine, dans le sud-ouest des États-Unis, en Australie et en Afrique du Sud.
Au Bangladesh, les sols se salinisent déjà plus vite que prévu. La montée des eaux accélérera ce processus, réduisant gravement la surface des terres cultivables, avertit la FAO.
De nombreuses stratégies permettent néanmoins de réduire cette salinisation (drainage et paillage des sols, rotation des cultures, ajout de gypse) ou de s'y adapter, en cultivant des plantes plus tolérantes au sel.
Dans les vertisols d'Inde, des sols très argileux et salés, la Salvadora persica, une plante médicinale, ainsi que l'aneth ou le blé, ont été identifiés comme des cultures résistantes et pouvant fournir de bons revenus aux agriculteurs.