Pays-Bas: expulsion de diplomates russes, fermeture de la section commerciale à Amsterdam

10:1420/02/2023, Pazartesi
MAJ: 20/02/2023, Pazartesi
AFP
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. Crédit photo: EVERT ELZINGA / ANP / AFP
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. Crédit photo: EVERT ELZINGA / ANP / AFP

Les Pays-Bas ont annoncé samedi la fermeture de la section commerciale de l'ambassade de Russie à Amsterdam ainsi que l'expulsion de diplomates russes, condamnant les attaques de civils en Ukraine et accusant Moscou de continuer de tenter d'envoyer ses espions aux Pays-Bas

Le gouvernement a précisé que la fermeture de la mission commerciale russe est une
"réponse aux violations continues du droit international humanitaire"
par Moscou, pointant les attaques contre la population civile et des biens à caractère civil en Ukraine.

Moscou refuse également de délivrer des visas qui permettraient à des diplomates néerlandais de travailler dans le pays, a-t-on appris de même source, selon laquelle le consulat général des Pays-Bas à Saint-Pétersbourg allait fermer faute de personnel. 


"Malgré les nombreuses tentatives des Pays-Bas pour trouver une solution, la Russie continue d'essayer d'installer, sous couverture diplomatique, des officiers du renseignement aux Pays-Bas"
, a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, cité dans un communiqué.  

"Nous ne pouvons pas le tolérer et ne le permettrons pas"
, a ajouté M. Hoekstra, qui a précisé auprès de la radio publique NOS qu'il s'attendait à ce qu'une dizaine de diplomates russes soient expulsés.

La mission commerciale russe à Amsterdam sera fermée à partir du 21 février. Le consulat général des Pays-Bas à Saint-Pétersbourg fermera le 20 février. L'ambassade néerlandaise à Moscou restera ouverte, et assurera les tâches du consulat général.


Attaques visant la population civile


La mission commerciale sera fermée
"jusqu'à ce que la Fédération de Russie revienne sur sa violation de l'interdiction des attaques contre la population civile et les biens à caractère civil"
en Ukraine, a précisé M. Hoekstra dans une lettre au Parlement. 

Peu après le début de l'invasion russe il y a presque un an, les Pays-Bas avaient expulsé 17 diplomates russes soupçonnés d'espionnage. Il en restait alors 58 dans le pays, selon les médias néerlandais.


En réponse, la Russie avait expulsé 15 diplomates néerlandais. Depuis, des négociations sont en cours pour affecter de nouveaux diplomates des deux côtés, mais elles ont
"jusqu'à présent échoué"
, a précisé La Haye. 

L'exécutif néerlandais a donc décidé que
"l'ambassade de Russie à La Haye ne pourrait avoir plus de diplomates que l'ambassade des Pays-Bas à Moscou"
.

Amsterdam est la capitale des Pays-Bas mais le gouvernement siège à La Haye, où sont installées les représentations diplomatiques.


Les relations entre les deux pays s'étaient encore refroidies à la suite de la condamnation en novembre par un tribunal néerlandais de deux Russes et un Ukrainien jugés en leur absence pour leur rôle dans le crash du vol MH17 en 2014.  


L'avion reliait Amsterdam à Kuala Lumpur lorsqu'il a été touché par un missile de fabrication russe au-dessus de la partie de l'est de l'Ukraine aux mains des rebelles prorusses, provoquant la mort des 298 personnes à bord, dont 196 Néerlandais.


Début février, des enquêteurs internationaux ont déclaré qu'il y a de
"fortes indications"
selon lesquelles le président russe Vladimir Poutine avait personnellement approuvé la fourniture du missile qui a abattu le MH17. Ils ont cependant suspendu leurs investigations, notamment parce que M. Poutine jouit d'une immunité en tant que chef d'Etat. 

Moscou a toujours nié toute responsabilité dans le crash.


L'ambassadeur des Pays-Bas en Russie a été convoqué plus tôt cette semaine au ministère russe des Affaires étrangères, ont rapporté les médias néerlandais.


Moscou aurait exigé qu'il soit mis fin aux tentatives
"obsessionnelles"
des autorités néerlandaises de tenir la Fédération de Russie pour responsable du crash.

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