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Paris vend 20 millions d'euros de composants militaires par an à Israël

D’après le rapport annuel sur les exportations d’armes de la France, présenté au Parlement par le ministère des Armées en juillet 2023, seuls huit fusils d’assaut ont été livrés à Israël en 2022, rapporte un quotidien français dans son édition de vendredi.

18:02 - 10/11/2023 Cuma
MAJ: 19:28 - 10/11/2023 Cuma
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Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et le président français, Emmanuel Macron. Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et le président français, Emmanuel Macron. Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP

Selon ce document qui doit éclairer la représentation nationale sur les transferts de matériels militaires français vers les partenaires ou les clients du reste du monde, ce sont les seules armes complètes et prêtes à l’emploi répertoriées comme ayant été expédiées depuis la France vers Israël, l’année dernière, souligne le quotidien l'Humanité.


Citant les registres de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri),
"l’une des rares sources d’information indépendantes qui inventorie les exportations de matériel militaire au sens strict"
- donc, ni les technologies, ni les composants, notamment -,
"la France n’apparaît plus comme fournisseur d’Israël depuis des décennies"
, indique l'Humanité.

"Seuls les États-Unis - loin devant, avec un montant global, depuis 2013, évalué à 3,6 milliards d’euros -, l’Allemagne (1,5 milliard d’euros) et l’Italie (261 millions) sont identifiés comme exportateurs d’'armes majeures' vers Israël"
précise le média français ajoutant que
"tout comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie, la France ne livre plus d’équipements militaires ou d’armements clés en main à Israël".

La même source rapporte:


Cependant depuis 2013, la France a vendu et livré chaque année pour 20 millions d’euros, en moyenne, de composants militaires à Israël.

Le gouvernement français a, par ailleurs, délivré des autorisations d’exportation vers Israël pour un volume global de 357 millions d’euros, dont près d’une dizaine de millions entrant dans la fabrication de "
bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs",
note l'Humanité ajoutant que ces licences accordées par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) sont loin d’être toutes exercées dans les faits.

À ces exportations, réelles ou encore virtuelles, d’armements purs et durs, il convient d’ajouter le volume des échanges avec Israël concernant les biens dits "
à double usage"
.
Dans un autre rapport destiné aux parlementaires, Bercy recense ainsi des transferts vers Israël de composants de cette nature hybride, à application civile ou militaire, pour un volume financier de 34 millions d’euros en 2022, dont 29 millions d’euros pour la seule catégorie
"capteurs et lasers",
particulièrement utiles pour les armées, souligne le média français.

Et de poursuivre que vue l'ampleur des dégâts humains enregistrés à Gaza, la question renvoie désormais à la justice internationale et au droit humanitaire.


"On nous informe de montants financiers dans le rapport présenté au Parlement sur les exportations d’armements",
relève Patrice Bouveret, cofondateur de l’Observatoire des armements.
"Mais cela ne donne aucune idée de la dangerosité des armes conçues avec des éléments ou des composants produits et commercialisés par la France. Ce ne sont pas les montants qui font la létalité, l’enjeu des exportations d’armes ne se mesure pas qu’au seul volume d’argent en jeu.
Seule la publication d’une liste précise des produits exportés permettrait de mesurer précisément la réalité de la contribution militaire et la responsabilité de la France dans les massacres perpétrés par l’armée israélienne à l’encontre des populations palestiniennes
"
, souligne l'Humanité.

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