Onu: depuis 2019, les crises ont plongé 122 millions de personnes supplémentaires dans la faim

16:0618/07/2023, Salı
MAJ: 18/07/2023, Salı
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Crédit photo: PRAKASH SINGH / AFP
Crédit photo: PRAKASH SINGH / AFP

Plus de 122 millions de personnes supplémentaires endurent la faim dans le monde depuis 2019 en raison de la pandémie, des chocs climatiques répétés et des conflits, a alerté l’Onu.

Dans son dernier rapport sur
"l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde"
(SOFI) publié le 12 juillet conjointement par cinq de ses institutions spécialisées, l’Onu, a fait savoir qu’environ 735 millions de personnes ont souffert d’une sous-alimentation chronique l’an dernier, soit près de 9,2% de la population mondiale.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont souligné que l’élimination de la faim dans le monde prévue en 2030 demeure encore "hors de portée".


"La faim continue d’augmenter en Afrique"
, où une personne sur cinq est actuellement touchée, soit plus du double de la moyenne mondiale, mais encore en Asie occidentale et dans les Caraïbes, ont souligné les cinq agences en introduction de ce rapport dont des extraits ont été publiés sur le site du PAM.

Ce rapport annuel sur l’état de la sécurité alimentaire et la nutrition constitue, selon les agences spécialisées de l’Onu, un
"instantané d’un monde qui se remet encore d’une pandémie mondiale, et qui est maintenant aux prises avec les conséquences de la guerre en Ukraine, qui a ébranlé les marchés de l’alimentation et de l’énergie"
, rapporte la même source.

Depuis 2019, ces crises ont affecté 122 millions de personnes qui endurent la faim, selon l’Onu, particulièrement les femmes et les habitants des zones rurales.

"Près de 600 millions de personnes seront encore confrontées à la faim en 2030, principalement en Afrique"
. Les principaux facteurs de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition sont notre
"nouvelle normalité"
, écrivent le directeur général de la FAO Qu Dongyu, le président du Fida, Alvaro Lario, la directrice exécutive de l'Unicef Catherine Russell, la Directrice exécutive du PAM Cindy McCain et le directeur général de l’OMS Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Les principaux facteurs d’insécurité alimentaire conflits, chocs économiques et catastrophes climatiques ainsi que les inégalités constituent selon les cinq organisations de l’Onu cette
"nouvelle normalité"
.

"Si nous ne redoublons pas d’efforts, notre objectif d’éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes leurs formes d’ici à 2030 restera hors de portée",
ont mis en garde les agences onusiennes.

Alvaro Lario, président du Fida a estimé:


Ce qui nous manque, ce sont les investissements et la volonté politique de mettre en œuvre des solutions à grande échelle.

Dans la Corne de l’Afrique, qui connait sa pire sécheresse depuis 40 ans, plus de 23 millions de personnes sont
"en proie à une grave famine"
notamment en Somalie, au Kenya, et en Éthiopie, avait fait savoir le PAM en mai dernier.

Selon le rapport, 2,4 milliards de personnes ont souffert d’insécurité alimentaire grave ou modérée en 2022, ce qui veut dire que près de trois personnes sur dix n’ont pas eu accès à une alimentation suffisante tout au long de l’année.

Par ailleurs, plus de 3,1 milliards de personnes n’ont pas eu les moyens de s’offrir un régime alimentaire équilibré en 2022, provoquant de la dénutrition, des carences ou de l’obésité.


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