Un autre officier basé à Gao, la grande ville du nord, a évoqué des combats à proximité du camp récemment abandonné à Kidal par la mission de paix de l'ONU (Minusma).
La collecte de l'information est compliquée par l'impossibilité d'accéder au terrain, parmi d'autres facteurs. Les rebelles séparatistes ont fait couper vendredi le réseau de téléphone à Kidal, possible anticipation d'une offensive de l'armée.
Les quelques dizaines de milliers d'habitants de la ville, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l'Algérie, s'attendent à une confrontation depuis que la rébellion touareg, après s'être soulevée en 2012 et avoir accepté de cesser le feu en 2014, a repris les armes en août.
Une importante colonne militaire stationnée depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 km au sud, s'est mise en branle jeudi ou vendredi en direction de Kidal.
L'évacuation par la Minusma de son camp de Kidal s'annonçait comme la plus inflammable.
L'insoumission de Kidal et de sa région, où l'armée a subi d'humiliantes défaites entre 2012 et 2014, est un motif ancien d'irritation à Bamako, y compris pour les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 et qui ont fait de la restauration de la souveraineté territoriale leur mantra.
Le gouvernement a affirmé sa détermination à reprendre pied à Kidal, où l'Etat central est absent.
La Minusma, contrainte par la dégradation sécuritaire, a accéléré son désengagement et a quitté la semaine passée son camp de Kidal. La rébellion séparatiste en a aussitôt pris le contrôle.
La précipitation du décrochage de la Minusma a irrité la junte qui voulait faire concorder ce départ avec l'arrivée sur place de l'armée. Les entraves mises par la junte à l'évacuation ont forcé la Minusma à détruire une partie de son matériel faute de pouvoir l'emporter, a dit la mission.