Le président du Liberia George Weah a annoncé lundi qu'il briguerait un deuxième mandat consécutif à la tête de ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest lors de l'élection prévue en octobre.
M. Weah, seul Ballon d'or africain à ce jour, reconverti en politique après la fin de sa carrière sportive, a été élu au second tour de la présidentielle en décembre 2017 et a pris ses fonctions en janvier de l'année suivante.
Sa victoire a suscité d'immenses espoirs dans un pays ravagé par des guerres civiles qui ont fait 250.000 morts de 1989 à 2003. Et meurtri au sortir d'une période 2014-2016 marquée par une épidémie de fièvre Ebola qui a tué plus de 4.800 Libériens.
L'ancienne star du foot du Milan AC et du PSG a accédé à la présidence en promettant de créer des emplois et d'investir dans l'éducation. De nombreux pauvres adulaient l'ancien gamin des bidonvilles devenu vedette planétaire, puis chef d'Etat.
Ses détracteurs reprochent à M. Weah de n'avoir tenu que très peu de ses promesses. Ils l'accusent d'être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent entre hausse des prix et pénurie de produits comme le carburant et de services de première nécessité, dans l'un des pays les moins développés au monde.
Il reste en butte au soupçon de n'être pas à sa place à la tête de l'Etat. Dernièrement, il a été attaqué pour son absence prolongée en dehors du pays, une quarantaine de jours passés de conférences en sommets, mais aussi à la Coupe du monde de foot au Qatar où son fils défendait les couleurs des Etats-Unis.
La présidence a invoqué le bien-fondé de ces déplacements dans l'intérêt national. Elle évoque aussi communément la lourdeur de l'héritage reçu par M. Weah.
L'opposition impute à M. Weah la persistance d'une corruption réputée endémique qu'il s'était engagé à combattre.
Il est à cet égard sous la pression du grand allié américain. Washington a sanctionné cinq hauts responsables libériens pour corruption présumée en trois ans.
Les victimes des guerres civiles attendent toujours que M. Weah agisse pour que les responsables des atrocités rendent des comptes.
Les appels régulièrement lancés en faveur de la création d'un tribunal des crimes de guerre au Liberia, où certains anciens seigneurs de guerre restent puissants, sont jusqu'ici restés lettre morte.