Des personnes passant devant le siège endommagé de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) dans la ville de Gaza, le 15 février 2024.
Le Canada et la Suède ont annoncé samedi la reprise de leur financement à l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), après que l'ONU a mis en garde le Conseil de sécurité la semaine dernière contre une "famine imminente" dans la bande de Gaza.
La Suède s'est engagée à donner les 20 millions de dollars initiaux après avoir reçu des garanties de l'agence de contrôles supplémentaires sur ses dépenses et son personnel.
"Le gouvernement a alloué 400 millions de couronnes (environ 38,7 millions de dollars) à l'UNRWA pour l'année 2024. La décision d'aujourd'hui concerne un premier paiement de 200 millions de couronnes (19,4 millions de dollars)",
a indiqué le gouvernement suédois dans un communiqué.
L'agence s'était engagée à
"autoriser des contrôles, des audits indépendants, à renforcer l'inspection interne ainsi que les contrôles supplémentaires du personnel",
a-t-elle précisé.
Suite aux accusations israéliennes selon lesquelles certains membres de l'agence onusienne seraient impliqués dans l'attaque du 7 octobre, la Suède et de nombreux autres pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie, ont suspendu leurs financements à l'UNRWA fin janvier, dans l'attente d'une enquête.
La décision suédoise intervient après que la Commission européenne a annoncé au début du mois qu'elle débloquerait 50 millions d'euros (54,7 millions de dollars) de financement de l'UNRWA.
Le Canada a également annoncé vendredi qu'il reprenait son aide, invoquant la situation humanitaire à Gaza et après avoir fait face à de vives critiques dans le pays pour avoir gelé l'aide pendant la guerre israélienne contre l'enclave palestinienne.
Plus tôt cette semaine, le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a exhorté la communauté internationale à soutenir l'agence onusienne expliquant
"qu'il s'agit du mauvais moment pour suspendre le financement de l'UNRWA".
"Si ces décisions ne sont pas annulées, nous courons un risque sérieux d'aggraver la crise humanitaire à Gaza",
lit-on dans un communiqué du ministère norvégien des Affaires étrangères.
Le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a accusé Tel-Aviv d'avoir un
"objectif politique à long terme"
consistant à
l'agence humanitaire de l'ONU, en même temps que l'idée selon laquelle les Palestiniens sont des réfugiés qui ont le droit de rentrer chez eux un jour, a rapporté le quotidien suisse Tages-Anzeiger.
"Pour le moment, nous avons affaire à une campagne israélienne élargie et concentrée, qui vise à détruire l'UNRWA"
, a déclaré Lazzarini dans l'interview publiée le mois dernier.
Depuis qu'Israël a mené la guerre brutale contre Gaza, près de 31 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués, tandis que des dizaines de milliers ont été blessés, ou portés disparus, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Les Nations Unies ont averti le Conseil de sécurité la semaine dernière contre
"une famine imminente dans la bande de Gaza",
appelant à une action immédiate pour empêcher une catastrophe humanitaire dans ce territoire. Plusieurs membres du Conseil ont averti qu'Israël utilisait
"la faim comme arme de guerre."
Au moins 576 000 personnes à Gaza – un quart de la population – sont
a déclaré Ramesh Rajasingham, directeur de la coordination au Bureau de coordination des affaires humanitaires, selon un communiqué de presse de l'ONU.
Les experts en sécurité alimentaire mettent en garde contre un
"effondrement total de l'agriculture dans le nord de Gaza d'ici mai"
si les conditions actuelles persistent.