Crédit Photo : KARIM JAAFAR / AFP
Un grand ballon gonflable représentant le trophée de la Coupe d'Asie est exposé sur le terrain avant le début du match de football du Groupe A de la Coupe d'Asie AFC Qatar 2023 entre le Qatar et le Liban, au stade de Lusail, au nord de Doha, le 12 janvier 2024.
"Venir ici, c'est aussi aider les Palestiniens à faire entendre leur voix contre la guerre à Gaza": défaits par l'Iran en Coupe d'Asie, les footballeurs palestiniens ont pu compter sur le soutien sans faille de milliers de supporters à Doha.
Drapeaux ou écharpes barrés de l'inscription "Free Palestine" ("Palestine libre" ou "Libérez la Palestine") brandis dans les tribunes, supporters portant le traditionnel keffieh, slogans pro-palestiniens ou anti-israéliens scandés pendant le match: dimanche, les joueurs ont évolué dans l'ombre du conflit opposant Israël au Hamas dans la bande de Gaza.
La rencontre, qui a vu l'Iran s'imposer sans trembler 4-1, coïncidait précisément avec le 100e jour de la guerre. Elle a débuté après une minute de silence observée en hommage aux victimes palestiniennes.
La plus grosse ovation de la soirée a d'ailleurs été réservée au buteur palestinien Tamer Seyam, qui a réduit la marque à 3-1, avant de célébrer sa réalisation les larmes aux yeux, en pointant un doigt vers le ciel.
"Je suis profondément attristé. Mais j'ai l'impression que venir ici, c'est aussi aider les Palestiniens à faire entendre leur voix contre la guerre à Gaza. Et avec un peu de chance, notre voix va contribuer à arrêter la guerre",
explique avant la rencontre, à un journaliste de l'AFP, Nasser Harandi, un supporter de l'équipe palestinienne âgé de 19 ans.
"Cela montre que malgré tout ce qui se passe dans la guerre, il y a encore de l'espoir pour nous, que nous allons toujours rester forts et tenir bon. Quoi que fassent les Israéliens, nous représenterons toujours notre pays (...) et nous nous battrons toujours",
renchérit Osama Almwaiah, 29 ans, les épaules recouvertes du drapeau noir, blanc, vert et rouge de la Palestine.
Avant la rencontre, devant le stade, malgré la situation catastrophique dans la bande de Gaza, l'atmosphère était plutôt festive parmi les supporters palestiniens, entonnant des chants
en agitant des drapeaux dans la fan-zone.
Pour Youssef Nasser Issa, un ingénieur originaire de Bethléem, en Cisjordanie occupée, assister au match était
"le moins que l'on puisse faire pour notre pays"
.
"Que Dieu nous vienne en aide à Gaza et en Palestine, et si Dieu veut, nous pourrons remporter le match aujourd'hui",
lance le jeune homme de 28 ans, drapeau palestinien sur le dos.
Je ne peux pas supporter ce que je vois dans les médias
Ajoute Lana Anshasi, elle aussi palestinienne
. "C'est terrifiant pour les habitants de Gaza"
, ajoute la jeune femme de 23 ans, qui dit espérer que
Sur le terrain sportif, le sélectionneur tunisien de la Palestine Makram Daboub a refusé de se laisser abattre par la défaite inaugurale de son équipe, toujours à la recherche de sa première victoire en Coupe d'Asie:
"On va reprendre confiance et réaliser notre objectif d'atteindre les huitièmes de finale",
a-t-il assuré.
La sélection palestinienne, dont les joueurs ont payé un lourd tribut au conflit en cours, dispute sa 3e Coupe d'Asie, pour laquelle sa préparation a été fortement perturbée. Lors de sa prochaine rencontre, elle affrontera les Emirats arabes unis jeudi.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par Israël qui a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007,
Depuis le 7 octobre, les bombardements et les échanges de tirs incessants ont fait au moins 24.100 morts, selon le dernier bilan du Hamas.
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