Jeûne mortel au Kenya: un tribunal ordonne des expertises psychiatriques pour 31 accusés

15:1817/01/2024, Çarşamba
MAJ: 17/01/2024, Çarşamba
AFP
Le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie fait un geste tout en parlant à d'autres accusés lors de sa comparution devant le tribunal de Malindi, le 17 janvier 2024.
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Le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie fait un geste tout en parlant à d'autres accusés lors de sa comparution devant le tribunal de Malindi, le 17 janvier 2024.

Le pasteur Paul Nthenge Mackenzie et 30 coaccusés seront soumis à des expertises psychiatriques avant d'être formellement poursuivis pour leur rôle présumé dans la mort de 429 adeptes d'une secte évangélique dans le sud-est du Kenya, a annoncé mercredi un tribunal.

Mardi, le bureau du procureur avait annoncé avoir
"suffisamment de preuves"
pour poursuivre un total de 95 suspects dans cette affaire révélée il y a neuf mois, plongeant dans la stupeur et l'indignation ce pays très religieux, majoritairement chrétien, d'Afrique de l'Est.

Parmi les dix chefs d'accusation retenus figurent ceux d'
"assassinat"
,
"facilitation de la commission d'un acte terroriste"
,
"participation à une activité criminelle organisée"
,
"radicalisation", "soumission d'un enfant à la torture"
et
"cruauté sur enfant".

Pasteur autoproclamé, Paul Nthenge Mackenzie appelait les adeptes de son
"Eglise internationale de Bonne nouvelle"
à jeûner jusqu'à la mort pour
"rencontrer Jésus"
avant la fin du monde en août 2023.

Lors de la comparution mercredi de 31 accusés, dont Paul Nthenge Mackenzie, devant un tribunal de la ville de Malindi, la juge Mugure Thande a accordé un délai de 14 jours ouvrés, demandé par les procureurs, pour qu'une
"évaluation psychiatrique"
des suspects soit menée.

La prochaine audience a été fixée au 6 février.

Ancien chauffeur de taxi, Paul Nthenge Mackenzie est en détention provisoire depuis le 14 avril, au lendemain de la découverte des premières victimes dans la forêt de Shakahola où se réunissait sa secte évangélique.


Les recherches menées dans cette vaste zone de "bush" de la côte kényane ont permis de découvrir 429 corps dans des tombes ou fosses communes.


Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi les prêches de Paul Nthenge Mackenzie. Certaines victimes, dont des enfants, ont été étranglées, battues ou étouffées.

Seize personnes sont accusées d'avoir fait partie d'un groupe d'"hommes de main" du pasteur chargé de veiller à ce qu'aucun adepte ne rompe le jeûne ou ne s'échappe de la forêt.


La révélation de ce qui a été baptisé
"le massacre de Shakahola"
a placé les autorités sous le feu des critiques pour ne pas avoir empêché les agissements du pasteur Mackenzie, pourtant arrêté à plusieurs reprises pour ses prêches extrêmes.

Dans un rapport publié en octobre, une commission sénatoriale a pointé des
"défaillances"
de la justice et de la police.

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