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Gaza: le Conseil de sécurité de l'ONU suspendu à la position américaine

10:5621/12/2023, الخميس
MAJ: 21/12/2023, الخميس
AFP
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) à New York aux États-Unis.
Crédit Photo : MICHAEL M. SANTIAGO / AFP (archive)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) à New York aux États-Unis.

Suspendu à la position des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenter à nouveau jeudi de parler d'une seule voix, lors d'un vote plusieurs fois reporté sur une résolution destinée à accroitre l'aide à la bande de Gaza.

Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, négocie d'arrache-pied depuis plusieurs jours ce texte porté par les Émirats arabes unis.


Le vote initialement prévu lundi a été reporté plusieurs fois, le dernier mercredi à la demande des Américains qui avaient mis leur véto le 8 décembre à un précédent texte réclamant un
"cessez-le-feu humanitaire"
dans la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédant du Hamas le 7 octobre.

"La diplomatie prend du temps,"
a commenté mercredi l'ambassadrice des Émirats à l'ONU Lana Zaki Nusseibeh, notant que les négociations impliquaient,
"au plus haut niveau, les capitales ayant du poids"
dans ce dossier.

Espérant un résultat "positif" de ces négociations pour sortir de l'impasse, elle a assuré que même dans le cas contraire,
"il y aura un vote".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des
"pauses humanitaires"
. Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vétos américains, le dernier le 8 décembre.

Les États-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un
"cessez-le-feu humanitaire".

Une possibilité que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi exclue mercredi à nouveau,
"jusqu'à l'élimination
" du Hamas.

Alors que la situation humanitaire catastrophique à Gaza ne cesse de se détériorer, la plupart des membres du Conseil semblent vouloir éviter un nouveau véto.

La référence à une
"cessation urgente et durable des hostilités"
a par exemple été supprimée, à la demande des Américains, selon des sources diplomatiques.

"Attaques aveugles"


Le dernier projet de texte vu par l'AFP appelle moins directement à une
"suspension urgente des hostilités pour permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave, et à des mesures urgentes vers une cessation durable des hostilités".

Mais
"l'action ne se déroule pas à New York, elle est à Washington,"
a commenté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group.

"Si les États-Unis s'abstiennent, les membres du Conseil pourront pousser un soupir de soulagement et prendre des vacances pour Noël. Si les Américains mettent leur véto, tout le monde va aller vers la nouvelle année sans savoir quoi faire de plus à l'ONU pour répondre à la guerre,"
a-t-il ajouté.

Les Américains sont restés plutôt évasifs sur l'issue de cette négociation.

"J'espère que nous pourrons trouver une solution satisfaisante,"
a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, assurant que les États-Unis soutiennent
"pleinement"
l'objectif de la résolution d'accroitre l'acheminement de l'aide à Gaza. De plus, il a ajouté:

Nous voulons nous assurer que la résolution (...) ne fait rien qui puisse nuire à l'acheminement de l'aide humanitaire et la rendre plus compliquée.

Le texte exige notamment que les parties au conflit facilitent l'entrée et la distribution de l'aide dans tout le territoire,
"par la terre, la mer et les airs"
et demande au secrétaire général de l'ONU de mettre en place un mécanisme de suivi pour s'assurer de la nature
"humanitaire"
des livraisons.

Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 20.000 morts depuis le début de la guerre, dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes.


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