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Gaza: la solution à deux États poussée au G20

La solution à deux États comme "seule possible" pour une paix entre Palestiniens et Israéliens a reçu un large soutien parmi les pays du G20 réunis jeudi à Rio de Janeiro, où la "guerre" dans la Bande de Gaza a été au cœur des débats.

La rédaction
11:00 - 23/02/2024 vendredi
AFP
La réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 21 février 2024.
Crédit Photo : MAURO PIMENTEL / AFP
La réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 21 février 2024.

Clôturant une réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères des pays de ce groupe, le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a souligné devant la presse:


L'unanimité virtuelle en soutien de la solution à deux États comme la seule possible pour le conflit entre Israël et la Palestine.

"Il n'a pas dit juste 'unanimité' parce que toutes les interventions n'ont pas porté sur le sujet mais ceux qui se sont manifestés se sont montrés favorables, et ils ont été nombreux"
, a expliqué à l'AFP une source diplomatique brésilienne, dont le pays assure la présidence tournante du G20.

L'Union européenne a aussi donné de la voix pour soutenir une coexistence d'Israël et d'un État palestinien indépendant.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit avoir demandé au ministre brésilien
"d'expliquer au monde qu'au G20 tout le monde était favorable à cette solution".

Alors que quatre mois de guerre israélienne contre Gaza ont engendré une crise humanitaire catastrophique dans l'enclave palestinienne, les États-Unis, premier soutien d'Israël, ont mis leur véto cette semaine à une résolution en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.



"Nous plaidons pour qu'on parvienne au plus vite à un accord qui assure la libération des otages et qui aboutisse à un cessez-le-feu humanitaire prolongé"
, a défendu le secrétaire d'État américain Antony Blinken, selon le texte de son intervention durant la séance plénière de mercredi.

Mercredi, le Parlement israélien a massivement voté une résolution proposée par le Premier ministre Benyamin Netanyahu s'opposant à toute
"reconnaissance unilatérale d'un État palestinien".

Selon le Washington Post, les États-Unis et plusieurs pays arabes alliés travaillent à un plan global destiné à établir une paix israélo-palestinienne durable et prévoyant notamment un calendrier pour l'établissement à terme d'un État palestinien.


Israël mène une campagne de bombardements contre la Bande de Gaza depuis une attaque transfrontalière lancée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas.


Les attaques israéliennes ont fait quelque 29 410 morts et près de 70 000 blessées, provoqué des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité..

Selon les autorités de Tel-Aviv, 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas et plus de 200 seraient détenus par les factions palestiniennes dans la Bande de Gaza.


Les Nations unies estiment que la guerre menée par l'armée israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de la Bande de Gaza.


"Hystérie"


Deux ans après, la guerre en Ukraine s'est aussi imposée à l'agenda du G20, de même que la mort en prison d'Alexeï Navalny.


"Non seulement de la part des pays du G7 mais aussi de beaucoup d'autres pays, il y a eu un très large accord sur l'impératif de mettre fin à l'agression russe"
, a insisté M. Blinken devant des journalistes.

Fustigeant une
"hystérie"
occidentale
,
le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov
a quant à lui affirmé aux journalistes:

Ils se comportent en procureur, accusateur, juge et bourreau - tout à la fois.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, pour qui les torts sont partagés dans la guerre entre d'un côté Kiev et ses alliés, de l'autre la Russie, a reçu jeudi soir à sa résidence officielle à Brasilia le responsable russe. La veille, il avait rencontré au palais présidentiel le diplomate américain.


MM. Blinken et Lavrov, eux, n'ont eu aucun contact bilatéral. Leur dernière entrevue date d'une réunion du G20 en Inde en mars 2023.


C'était le premier rendez-vous de haut niveau de l'année pour le G20, qui tiendra son sommet annuel des chefs d'État en novembre à Rio. Le Brésil souhaite faire avancer la lutte contre la faim et le réchauffement climatique, ainsi qu'une réforme de la gouvernance globale. 


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