France / Mort de 27 migrants dans la Manche: deux militaires mis en examen

13:502/06/2023, Cuma
MAJ: 2/06/2023, Cuma
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Crédit photo: JAAP ARRIENS / AFP
Crédit photo: JAAP ARRIENS / AFP

Deux nouveaux militaires français ont été présentés à un juge d'instruction et mis en examen ce jeudi dans de cadre de l’enquête judiciaire sur le naufrage d’un canot de migrants dans la Manche en novembre 2021, selon Le Parisien.

Selon le quotidien français citant une source judiciaire, les deux militaires se trouvaient à bord d'un patrouilleur de la marine française qui naviguait à "proximité relative" de l'embarcation transportant les exilés. Les militaires ont été laissés libres après leur interrogatoire, rapporte Le Parisien, précisant que le code de justice militaire restreint fortement les possibilités de placement sous contrôle judiciaire des militaires.


Au total, sept militaires ont été mis en examen, dans le cadre de l'enquête de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du tribunal judiciaire de Paris, alors que 10 passeurs présumés sont également inculpés.

Pour rappel, dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021, 27 migrants avaient été tués et quatre autres étaient portés disparus, lors du naufrage de leur bateau au large de Calais, le pire drame enregistré dans la Manche.



Une enquête menée par le journal "Le Monde" avait révélé que les migrants avaient appelé à l’aide à de nombreuses reprises, mais que les secours français avaient attendu que ceux-ci passent dans les eaux anglaises, sans leur envoyer de moyen de sauvetage.


Au moins 27 personnes âgées de 7 à 46 ans, notamment des Irakiens, ont perdu la vie à la suite de ce naufrage alors que les autorités françaises et britanniques s'étaient renvoyé la balle cette nuit, abandonnant ces personnes à la mort.

Pour rappel, au moins quatre personnes sont mortes noyées dans la Manche, le 14 décembre 2022, dans le naufrage d'une autre embarcation de migrants. L'association française d'aide au migrants Utopia56 avait accusé, le jour même, les gouvernements français et britannique.



"Une nouvelle fois, les secours sont intervenus trop tard"
, avait-elle déploré, ajoutant que
"les gouvernements français et britannique doivent être tenus pour responsables"
. Quelque 43 autres personnes avaient été secourues, cette nuit-là, après le chavirement d’une embarcation de migrants, dans les eaux territoriales britanniques de la Manche.

Devant la Chambre des Communes, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait exprimé sa
"tristesse"
pour la
"perte de vies tragique"
ayant résulté de ce naufrage.
"Nous sommes de tout cœur avec tous ceux qui sont touchés
[par ce drame]
et nous rendons hommage à tous ceux qui ont participé à l'opération de sauvetage"
, avait-il ajouté.

Le Gouvernement britannique avait indiqué avoir lancé une vaste opération de secours dans la nuit après des signalements vers 03 h 05 GMT rapportant qu'une embarcation était en difficulté, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Douvres.


La ministre britannique de l'Intérieur Suella Braverman avait déclaré:


La tragédie de ce matin nous rappelle pourquoi nous devons mettre fin à ces traversées.

Pour rappel, la France et le Royaume-Uni ont signé, le 14 novembre 2022, un nouvel accord visant à renforcer la coopération bilatérale dans la lutte contre les traversées illégales des migrants par la Manche.


Cet accord, qui s’inscrit dans le cadre du traité de Sandhurst, signé en janvier 2018 entre les deux pays, prévoit que Londres verse une somme de 72,2 millions d’euros en 2022-2023 à la France. En contrepartie, Paris doit faire passer de 800 à 900 ses effectifs de sécurité sur les plages françaises, d’où partent les exilés à destination du Royaume-Uni.


Selon le texte de l'accord, le Royaume-Uni et la France se sont fixé pour objectif de déployer
"des ressources technologiques et humaines"
, dont des drones, sur le littoral français pour mieux détecter, surveiller et intercepter les bateaux de migrants.

Interrogé par l'Agence Anadolu (AA) suite à la signature de cet accord, l'ONG L'Auberge des Migrants avait estimé que la seule conséquence de cet accord serait d'augmenter les risques de traversées mortelles de la Manche pour les exilés


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