Crédit Photo : MOHAMMED ABED / AFP
Un enfant Palestinien en manque d'eau à cause des bombardements de l'armée d'occupation israélienne, porte des jerricans vides pour aller chercher de l'eau à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 février 2024.
La Directrice du bureau de la Représentation de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) pour l'Europe a lancé, mardi, un avertissement sévère concernant les opérations de l'agence à Gaza, affirmant qu'à moins que les suspensions de financements ne soient annulées, l'UNRWA sera contrainte de cesser ses activités dans les semaines à venir.
C'est ce qui ressort des propos de Marta Lorenzo, Directrice du bureau de la Représentation de l'UNRWA pour l'Europe, lors d'une table ronde organisée conjointement par la commission des affaires étrangères et la commission du développement du Parlement européen.
Soulignant la situation désastreuse de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, Marta Lorenzo a insisté sur le fait que la suspension des financements alloués par certains pays expose l'UNRWA à un risque de cessation de ses activités dans la bande de Gaza.
Rafah accueille aujourd'hui une population six fois plus nombreuse que celle qui y vivait avant la guerre, et les conditions qui y règnent sont indicibles.
Attirant l'attention sur le sort des habitants de Gaza qui souffrent de la faim et de maladies alors qu'ils sont piégés dans le sud de l'enclave, Lorenzo a souligné le besoin urgent d'une aide humanitaire efficace, citant une décision récente de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, aux Pays-Bas, appelant à une action immédiate.
Elle a toutefois déploré que l'UNRWA ne dispose plus que de quelques semaines avant d'être dans l'obligation de cesser ses activités.
Lorenzo a également apporté des éclaircissements sur les difficultés rencontrées par le personnel de l'UNRWA, citant des cas où des convois dans le nord ont été pris pour cible, entraînant des pertes parmi les membres du personnel. Malgré ces risques, l'UNRWA s'est efforcé de fournir de l'aide aux régions affectées, bien que dans des circonstances périlleuses.
La cessation des opérations de l'UNRWA, a-t-elle averti, ne ferait qu'exacerber les souffrances humaines.
Nos convois dans le nord ont été attaqués à trois reprises.
"Nous avons pu livrer de l'aide au nord à partir du 23 janvier (mais) 156 de nos collaborateurs ont trouvé la mort (alors que) 13 000 autres travaillent chaque jour au péril de leur vie",
a-t-elle déclaré.
Lorenzo a souligné que si l'UNRWA mettait fin à ses activités, cela aurait non seulement des conséquences humanitaires, mais serait également perçu comme
"le retrait du soutien international à un règlement juste et pacifique du conflit"
dans la région.
Elle a également fait observer qu'aucune preuve étayant les affirmations des responsables israéliens n'a été communiquée à l'UNRWA.
"Si nous interrompons nos opérations, nous verrons plus d'instabilité dans la région, et même en Europe"
, a déclaré Lorenzo, concluant son discours sous les applaudissements des membres du Parlement européen.
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