Crédit Photo: Guerchom Ndebo / AFP
Les Nations unies ont annoncé, lundi, une "intensification immédiate des opérations humanitaires dans l’Est de la République démocratique du Congo", après des mois de violences continues et des besoins humanitaires croissants.
"Cette augmentation des opérations devra mettre l'accent sur la pénurie de nourriture, la protection des personnes vulnérables et la propagation de maladies dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu"
, a indiqué, dans un communiqué, le bureau du coordinateur humanitaire dans le pays.
"La brutalité exercée par les groupes armés envers les communautés locales et l'ampleur des besoins humanitaires de la population sont sans précédent"
, a déclaré Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire en RDC.
"La souffrance est immense. Des millions de personnes ont désespérément besoin d'une aide humanitaire. Nous sommes pleinement engagés dans l'intensification de notre réponse"
, a-t-il affirmé.
La semaine dernière lors du dernier épisode de violence, près de cinquante personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été massacrés dans le site de personnes déplacées de Lala, en Ituri. Des milliers d'autres ont, depuis, fui le site.
Les protocoles d’urgence appellent toutes les agences humanitaires des Nations Unies et les ONG internationales actives en RDC à
"déployer les capacités et les ressources supplémentaires nécessaires pour accroître l’ampleur des opérations d’aide dans la région, en appui aux efforts du Gouvernement de la RDC et en étroite collaboration avec les partenaires et les organisations locales"
, a souligné la même source.
L’urgence est de mise, car
"la faim et la malnutrition augmentent dans l'est du pays en raison d'une combinaison mortelle de violence, de catastrophes naturelles, de pauvreté généralisée et de manque de services de base"
, a affirmé l’ONU.
De nombreuses communautés rurales n'ont d'autre choix que d'abandonner leurs champs par crainte des attaques.
"En Ituri, la production alimentaire a chuté de 25% au cours de la seule année dernière. Les épidémies d'Ebola, de rougeole, de choléra et d'autres maladies ont également contribué à la crise humanitaire dans la région"
, explique l’ONU, affirmant que depuis mars 2022, 2,8 millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri.
La RDC compte désormais 6,3 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, soit le nombre le plus élevé de tous les pays africains.
La situation humanitaire s’aggrave davantage avec la persistance de viols.
Plus de 31 000 cas ont été enregistrés au cours du seul premier trimestre de l'année 2023.
"Le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé, car les violences sexuelles ne sont souvent pas signalées"
, soutient l’ONU.
Dans la région, l’ONU dénonce l’augmentation du recrutement d'enfants et les enlèvements.
Le seuil du drame humanitaire contraste avec la mobilisation des ressources. Des 2,25 milliards de dollars sollicités depuis janvier par les agences humanitaires pour venir en aide à dix millions de personnes, seuls 28 % ont été débloqués au 19 Juin, selon le bureau du coordonnateur humanitaire en RDC.
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