Depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France, déjà affectées par la montée d’un sentiment antipolitique française en Afrique, semblent se troubler de plus en plus avec l’avènement de plusieurs "incidents". L’Agence Anadolu a donné la parole à des experts pour analyser cette situation.
Début octobre, les emprises diplomatiques françaises avaient même été prises pour cible, début octobre dernier par des manifestants et depuis lors, les services de l’ambassade de France sont fermés au public.
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022, deux citoyens français ont été interpellés pour activités d’espionnage, et expulsés du territoire burkinabè, a annoncé mercredi soir, l’Agence d’information du Burkina (AIB, officielle) citant des sources bien informées.
Contacté par l’Agence Anadolu, le sociologue Aly Traoré, a expliqué que l’actualité des relations entre la France et le Burkina Faso "traduit la situation globale de la françafrique qui doit faire sa mue ou cesser d'exister".
- Rapprochement de plus en plus ferme vers la Russie
Pour sa part, le sociologue Traoré estime que les Africains, à l'heure de la mondialisation et des réseaux sociaux qui permettent l'accès de l'information au plus grand nombre, réclament de plus en plus d'égalité dans les relations de leurs pays avec leurs partenaires étrangers.
Il a conclu en disant que l'avenir de la France au Burkina et au sahel "se joue entre la volonté de ce pays à changer son modèle de coopération avec les États africains ou sa disparition en Afrique".
- Vers le retrait des troupes françaises du Burkina Faso ?
En novembre dernier, le Premier ministre de la transition burkinabè a déclaré devant les députés que le Burkina Faso s’était engagé à diversifier ses relations de partenariat et souhaitait une coopération "sincère et franche" dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Dans la foulée, la France a annoncé, de son côté, qu’elle n’excluait pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso, selon son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au JDD (Journal du dimanche).