Une juge de New York a ordonné lundi de révéler début janvier 180 noms de personnes - victimes, proches, complices présumés - liées au réseau du financier américain Jeffrey Epstein accusé de crimes sexuels mais qui s'est suicidé en prison en 2019 avant d'être jugé.
Cette ordonnance de la magistrate du tribunal fédéral de Manhattan, Loretta Preska, datée du 18 décembre et consultée mardi par l'AFP, s'inscrit dans le cadre d'une procédure de diffamation entre l'ex-maîtresse et complice de M. Epstein, Ghislaine Maxwell, condamnée en 2022 à 20 ans de prison, et une plaignante américaine contre le couple, Virginia Giuffre.
D'après un média britannique, qui a révélé l'information mardi, la plainte en diffamation de Virginia Giuffre contre Ghislaine Maxwell remonte à 2016 et avait été réglée l'année suivante.
Mais le journal Miami Herald avait alors agi en justice au civil pour avoir accès au dossier et enquêter sur le réseau Epstein.
Le financier avait été arrêté en 2019.
Pour justifier le dévoilement des noms - dont des personnalités déjà citées dans la presse - la justice américaine s'appuie sur le fait que certaines personnes sont facilement identifiables dans des interviews publiées ces dernières années.
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein étaient en couple au début des années 1990 avant de devenir collaborateurs professionnels et complices pour leurs crimes sexuels durant près de 30 ans.
Le financier, aux puissants réseaux économiques et politiques aux États-Unis et à l'étranger, était lui-même accusé d'avoir agressé sexuellement et violé des jeunes filles mais son suicide par pendaison en prison à New York en août 2019 a éteint l'action publique à son encontre.
Dans un volet distinct de ce dossier international, le prince britannique Andrew, ami de la paire Maxwell-Epstein, a scellé en février 2022 un accord à l'amiable - pour 13 millions de dollars selon le Daily Telegraph - avec Virginia Giuffre, 40 ans, qui l'accusait de l'avoir agressée sexuellement en 2001 quand elle avait 17 ans.
Le prince de 63 ans, tombé en disgrâce, conteste ces accusations.