Erdogan: ''Israël a complètement perdu sa mentalité d’État et nous croyons en la nécessité d’y mettre un terme''

10:271/11/2023, mercredi
MAJ: 1/11/2023, mercredi
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Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan. Crédit photo: AA
Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan. Crédit photo: AA

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’"Israël a complètement perdu l'esprit d’État et se comporte comme une organisation", exprimant sa conviction de la nécessité d’y mettre un terme le plus tôt possible.

Erdogan s'exprimait dans un discours adressé au peuple turc, à l'issue d'une réunion du gouvernement, dans le complexe présidentiel de la capitale Ankara, ce mardi soir. Erdogan a expliqué que:


L'administration israélienne commet des crimes contre l'humanité sous les yeux du monde entier, depuis 25 jours, avec le soutien inconditionnel de l'Europe et de l'Amérique.

"Le monde occidental, et les pays européens en tête, a encore une fois, échoué au test d'humanité dans la bande de Gaza",
a ajouté le président turc. Et de fustiger:

Le discours de ceux qui assistent sans rien dire à la mort de milliers d’enfants à Gaza, n’aura aucune valeur dans aucune cause demain.

Le président Erdogan a rappelé qu’
"à ce jour, 8 500 Palestiniens, pour la plupart des nourrissons, des enfants et des femmes, sont tombés en martyrs à la suite des attaques israéliennes directes contre des civils".

Il a souligné que la Türkiye poursuit ses discussions pour
"tenir les auteurs pour responsables de crimes de guerre"
à Gaza devant la justice.

"Nous pensons qu’il est nécessaire d'établir un nouveau mécanisme sécuritaire avec la coopération des parties régionales, et nous sommes prêts à en assumer la responsabilité si une telle mesure est prise".

Concernant le bombardement de l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne à Gaza, Erdogan a déclaré:


Cet important établissement médical, qui traite les patients atteints de cancer, est la dernière victime de la barbarie israélienne.

"Après l'hôpital Al-Ahly, l'hôpital de l'amitié (turco-palestinienne), que nous avons offert à nos frères de Gaza, a été pris pour cible hier par les forces israéliennes"
, a rappelé Erdogan.

Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé, dans la journée du lundi, que le troisième et dernier étage de l'hôpital de l'amitié turco-palestinienne avait été bombardé par des avions israéliens, un jour après le bombardement de ses environs, causant de graves dégâts.


Le directeur général de l'hôpital, Sobhi Skaik, a également annoncé ce mardi que l'armée israélienne
"a ciblé pour la deuxième fois hôpital de l'amitié turco-palestinienne, le seul établissement pour patients atteints de cancer dans la bande de Gaza, et lui a causé de graves dégâts"
, selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza. Erdogan a aussi affirmé:

L'humanité et le monde n’ont rien de bon à gagner de la part de ceux qui prétendent défendre les droits de l'homme et qui n'élèvent pas la voix contre les massacres perpétrés par les Israéliens.

Il a souligné que les habitants de la bande de Gaza sont les victimes d’"
une grande cruauté et brutalité",
depuis le 7 octobre.

"Sachant qu'en temps de guerre, les hôpitaux sont épargnés, les ambulances transportant des patients ne sont pas ciblées et les infrastructures médicales ne sont détruites dans aucun pays ou ville, et c'est la plus grande différence entre les organisations et les pays"
a souligné le président turc. Et d’ajouter:

Cette attaque à elle seule (visant des hôpitaux) suffit à prouver qu'Israël ne reconnaît aucun droit, aucune loi ou valeur humains.

Erdogan a expliqué qu'Israël a détruit une grande partie des bâtiments à Gaza et que les habitants de la bande, qui ont été privés d'électricité, d'eau, de carburant et de nourriture il y a 3 semaines,
"sont exterminés à cause de la faim d'une part et par les bombardements violents d'autre part".

"Les pays qui prétendent être le berceau de la démocratie et des droits de l'homme soutiennent ouvertement ce massacre", a accusé Erdogan, avant d’ajouter qu’"en Türkiye, nous maintenons une position humanitaire, juste et honorable que nous avons adoptée dès le premier jour, et nous soulignons à chaque occasion que nous n'acceptons pas de mesures contre les civils".

Il a affirmé que
"la sécurité ne sera pas assurée en versant davantage de sang, en tuant davantage d'enfants, en frappant davantage d'hôpitaux, d'écoles, de mosquées, d'églises et de marchés populaires, et en faisant pleuvoir davantage de bombes sur Gaza".

Erdogan a souligné que
"mettre fin au massacre, qui est entré dans sa 25e journée, est la plus haute priorité"
, ajoutant que
"c'est pourquoi il faut d'abord parvenir à un cessez-le-feu, puis ouvrir la voie menant à une paix durable".

Le président turc a exprimé sa conviction qu'une conférence internationale de paix palestino-israélienne organisée avec la participation de toutes les parties concernées est
"la meilleure base et le meilleur moyen de parvenir à une paix durable".

"Nous pensons que ce sera une base appropriée. Nous pensons qu'il est nécessaire d'établir un nouveau mécanisme sécuritaire en coopération avec les acteurs de la région"
, a-t-il expliqué.

Et de s’engager que
"si une telle mesure est prise, nous, en Türkiye, sommes prêts à assumer nos responsabilités. Notre objectif est de sortir notre région de la spirale dans laquelle elle est entraînée".

Concernant l’aide humanitaire fournie à Gaza, Erdogan a déclaré
"en coordination avec les autorités égyptiennes, nous avons jusqu’à présent expédié 10 avions d’aides humanitaires à l’aéroport d’Al-Arish".

"Le montant total des aides envoyées par notre pays, dont une partie est parvenue à nos frères à Gaza, s'élève à 213 tonnes. À mesure que davantage de camions d'aide humanitaire seront autorisés à entrer à Gaza par le point de passage de Rafah, nous augmenterons notre aide".

Erdogan a également fait savoir:
"nous avons également dépêché 54 personnes, parmi lesquels du personnel médical, des employés de l'AFAD (gestion turque des catastrophes et des urgences), du Croissant-Rouge et des journalistes dans la région".

Le président turc a souligné l'importance du fait que la communauté internationale fasse pression sur l'administration israélienne pour qu'elle maintienne le poste-frontière de Rafah ouvert entre Gaza et l'Égypte. Evoquant la situation économique de la Türkiye, Erdogan a déclaré:


Nous continuerons à renforcer notre économie et à œuvrer pour surmonter toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.

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