Corée du Sud: le président suspendu Yoon assiste à une audience de son procès en destitution

09:4021/01/2025, Salı
AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol assiste à son procès en destitution devant la Cour constitutionnelle à Séoul, le 21 janvier 2025.
Crédit Photo : Kim Hong-Ji / POOL / AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol assiste à son procès en destitution devant la Cour constitutionnelle à Séoul, le 21 janvier 2025.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions, assiste mardi pour la première fois à une audience de son procès en destitution, une procédure qui pourrait aboutir à sa perte définitive de pouvoir ou à son rétablissement.

Le 14 décembre, l’Assemblée nationale lui a retiré ses prérogatives en votant une motion de destitution après l’instauration controversée de la loi martiale 11 jours plus tôt.

Les huit juges de la Cour constitutionnelle ont jusqu'à mi-juin pour rendre leur verdict. Six voix sont nécessaires pour confirmer sa destitution.


Un procès sous haute tension


Yoon Suk Yeol, arrêté et placé en détention le 15 janvier, est le premier président sud-coréen en exercice à être incarcéré. Il est arrivé mardi au siège de la juridiction à bord d’un véhicule pénitentiaire, vêtu d’un costume au lieu de l’uniforme pénitentiaire habituel.

"Il va se présenter personnellement pour expliquer les circonstances autour de la déclaration de la loi martiale"
, ont déclaré ses avocats.

Son équipe juridique défend l’idée que cette mesure était nécessaire face à une fraude électorale présumée, après la victoire écrasante de l’opposition aux élections législatives d’avril 2024.


Yoon Suk Yeol a évoqué à plusieurs reprises des "forces communistes nord-coréennes" menaçant la Corée du Sud, une rhétorique qui alimente les tensions dans le pays.


Le porte-parole de la Cour constitutionnelle, Cheong Jae-hyun, a précisé que le président suspendu pourrait être interrogé directement par les juges lors de cette audience.

Un précédent historique en Corée du Sud


Yoon Suk Yeol est le premier président sud-coréen à assister à son propre procès en destitution. Avant lui, Park Geun-hye (destituée en 2017) et Roh Moo-hyun (réhabilité en 2004) n’avaient pas comparu devant la Cour.


Si la destitution est confirmée, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans un délai de 60 jours.


Accusations de rébellion et contestation judiciaire


Le président suspendu est accusé d’avoir mis en péril la démocratie sud-coréenne en déclarant la loi martiale le 3 décembre. Cette décision a rappelé aux Sud-Coréens les heures sombres de la dictature militaire.

Des soldats avaient encerclé l’Assemblée nationale, mais un nombre suffisant de députés a pu contrer cette tentative de verrouillage politique. À l'extérieur, des milliers de manifestants pro-démocratie protestaient contre cette mesure.


Yoon Suk Yeol fait l’objet de plusieurs enquêtes criminelles, notamment pour
"rébellion"
, un crime passible de la peine de mort. Il refuse de coopérer avec le CIO, l’agence anticorruption chargée de son dossier.

"Son refus de témoigner pourrait jouer en sa défaveur lors du verdict de destitution"
, estime Kim Nam-ju, avocat cité par l’AFP.

Tensions et violences autour du procès


Dimanche à l’aube, des centaines de partisans de Yoon Suk Yeol ont pris d’assaut un tribunal pour protester contre sa détention. Des dizaines d’arrestations ont eu lieu, et 51 policiers ont été blessés.

La veille, Yoon Suk Yeol avait comparu devant les juges, une première depuis son arrestation, dans le but de
"restaurer son honneur"
et justifier
"la légitimité de la loi martiale".

À lire également:




#Corée du Sud
#CoréeSud
#destitution
#politique
#parlement
#enquête
#procès
#Yoon Suk Yeol
#Park Geun-hye
#Roh Moo-hyun
#procès en destitution
#loi martiale
#Cour constitutionnelle
#démocratie
#opposition
#Assemblée nationale
#rébellion
#dictature militaire
#élections présidentielles.