Crédit Photo : Narinder NANU / AFP
Les agriculteurs sur tracteurs se rendent à Delhi pour rejoindre la protestation contre les réformes agricoles du gouvernement central, dans la ville de Beas, dans l'État indien du Pendjab, le 12 février 2024.
La police en Inde a érigé lundi des barricades et interdit tout rassemblement public en prévision de manifestations d'agriculteurs à New Delhi qui réclament un prix minimum pour leurs récoltes.
De longs convois de tracteurs se sont rassemblés à la limite entre la capitale indienne et l'Etat voisin de l'Haryana. La police a installé d'imposants barrages avec des piques de métal, des barrières et des blocs de ciment pour fermer les principaux accès routiers.
Les agriculteurs ont appelé à un
(une marche sur Delhi) qui évoque leur manifestation du 26 janvier 2021 lorsqu'ils avaient forcé les barrages policiers pour entrer dans New Delhi au Jour de la République, durant un conflit de plusieurs mois avec le gouvernement pour protester contre une libéralisation des marchés agricoles.
Les agriculteurs jouissent en Inde d'un poids politique d'importance de par leur nombre. La menace de nouvelles manifestations survient à l'approche des élections nationales attendues pour avril.
Les deux tiers du 1,4 milliard d'habitants du pays vivent de l'agriculture, qui représente près d'un cinquième du PIB du pays, selon des chiffres officiels.
"Les agriculteurs de tout le pays sont prêts à marcher sur Delhi à partir de mardi si le gouvernement ne satisfait pas nos demandes",
a déclaré à l'AFP Swaran Singh Pandher, dirigeant d'une association nationale d'agriculteurs.
Ces demandes portent sur la fixation d'un prix minimum pour les récoltes ainsi que sur les retraites et des annulations de créances.
A Delhi, la police a interdit tout rassemblement public de plus de cinq personnes.
Commencées en novembre 2020, les dernières manifestations d'agriculteurs en date avaient duré plus d'un an, constituant le plus grand défi pour le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier en 2014.
Des dizaines de milliers d'agriculteurs s'étaient installés dans des camps de fortune et plus de 700 personnes avaient été tuées lors des manifestations.
En novembre 2021, M. Modi avait fait annuler par le Parlement les trois lois libéralisant le secteur agricole qui avaient suscité la colère des agriculteurs.
Lundi, des ministres devaient rencontrer dans la journée les dirigeants agricoles pour tenter de dissuader les manifestants.
Samyukta Kisan Morcha (SKM), l'une des principales organisations d'agriculteurs, a fait part dans un communiqué de son
"fort mécontentement et (sa) colère"
face à l'action des policiers pour bloquer les manifestants, tout en précisant qu'elle ne participerait pas à la marche prévue mardi. Elle a toutefois appelé à des grèves vendredi.
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