Soixante-dix-huit corps ont jusqu'ici été retrouvés en mer au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse, selon les gardes-côtes qui ont ainsi revu à la baisse un bilan de 79 morts annoncé la veille.
Le porte-parole du gouvernement grec, Ilias Siakantaris, avait assuré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du chalutier.
Deux patrouilleurs, une frégate de la marine, trois hélicoptères et neuf autres navires continuaient à inspecter les eaux à l'ouest des côtes du Péloponnèse, l'une des zones les plus profondes de la Méditerranée.
La cour suprême grecque a ordonné une enquête pour déterminer les causes du drame qui a choqué la Grèce, accusée depuis des années par des ONG et des médias internationaux de refouler des migrants en quête d'asile dans l'UE.
Mais certains journaux ne cachaient pas leur colère face à ce nouveau drame touchant des migrants. Le quotidien de centre-gauche Efsyn affichait ainsi en Une et en six langues ce simple mot:
Honte!
Jusqu'à présent, 104 personnes ont pu être secourues et devraient être prochainement transférées dans un centre d'accueil pour migrants de Malakasa, au nord-est d'Athènes.
Ces rescapés sont en majorité des Syriens (47), des Egyptiens (43), ainsi que 12 Pakistanais et deux Palestiniens, selon les autorités grecques.
Plus de 20 personnes restent hospitalisés à Kalamata, a précisé la chaîne publique.
Une image diffusée par les gardes-côtes montrait un chalutier bleu, de 25 à 30 m de long, et manifestement en mauvais état surchargé de personnes, rassemblées sur le pont de la proue à la poupe et même sur le toit de la passerelle.
Frontex n'a pas fourni de commentaire.
Le moteur du bateau a lâché peu avant 23h00 GMT mardi et le navire a chaviré dans les eaux les plus profondes de la Méditerranée, à 47 milles nautiques (87 km) de Pylos, en mer Ionienne, a précisé M. Siakantaris, coulant en 10 à 15 minutes.
Selon plusieurs responsables, les rescapés ne disposaient pas de gilets de sauvetage.
Les survivants sont temporairement hébergés dans un entrepôt du port de Kalamata afin d'être identifiés par les autorités, qui recherchent les passeurs.
Visiblement sous le choc et fatigués, ces rescapés étaient allongés ou assis sur des matelas de fortune installés dans ce hangar et assistés par des équipes de la Croix-Rouge notamment.
Les corps de victimes ont été transférés au cimetière de Schisto, dans la la banlieue ouest d'Athènes où une autopsie aura lieu, selon la télévision publique.