Plusieurs responsables marocains ont été entendus au Maroc dans le cadre de l'enquête instruite en Belgique sur le scandale de corruption présumée au Parlement européen au profit du royaume chérifien et de l'émirat du Qatar, a indiqué samedi le parquet fédéral.
Il s'agit des premières auditions menées au Maroc dans cette instruction ouverte à l'été 2022 à Bruxelles, sur la base de rapports des services de renseignements belges.
Selon la chaîne RTBF et le journal Le Soir, l'une d'elles est l'ambassadeur marocain Abderrahim Atmoun.
Le nom de M. Atmoun a été évoqué devant les enquêteurs par plusieurs autres suspects depuis un an.
Ce diplomate de 68 ans, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, est soupçonné d'avoir joué un rôle pivot dans la fraude orchestrée côté européen par Pier Antonio Panzeri.
L'affaire a éclaté au grand jour le 9 décembre 2022, quand des policiers belges ont saisi lors de perquisitions à Bruxelles un total de 1,5 million d'euros en espèces dans des valises ou des sacs. Une grosse partie de la somme a été retrouvée au domicile de M. Panzeri.
Mais les enquêteurs s'intéressent aussi à plusieurs responsables du Maroc et du Qatar, parmi lesquels le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh al-Marri.
En mai dernier une demande d'arrestation émise à l'encontre de ce ministre qatari avait toutefois été levée par les autorités belges, afin de faciliter une négociation ardue avec Téhéran, en vue de libérer un Belge emprisonné en Iran.