Chine: un journaliste libéral détenu pour "espionnage"

15:3225/04/2023, Salı
MAJ: 25/04/2023, Salı
AFP
Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP
Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP

Un journaliste chinois libéral, déjà détenu depuis 2022, a été formellement accusé d'espionnage, selon une association de défense des médias, dernière illustration du recul de la liberté de la presse en Chine ces dernières années.

Connu pour sa liberté de ton, Dong Yuyu, 61 ans, écrivait des éditoriaux dans le pourtant conservateur Quotidien de la Clarté (Guangming Ribao), propriété du Parti communiste au pouvoir.


Il avait été arrêté en février 2022 alors qu'il déjeunait à Pékin avec un diplomate japonais, selon un communiqué publié lundi par sa famille et consulté par le Comité de protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis.


Le diplomate avait été libéré après quelques heures d'interrogatoire, avait indiqué l'an passé le ministère japonais des Affaires étrangères. Mais le journaliste est resté en détention.


Le mois dernier, ses proches ont été informés qu'il serait
"jugé pour espionnage"
, a déclaré le CPJ, citant le communiqué de sa famille.

"Pendant plus d'un an, sa famille n'avait fait aucune annonce publique sur les détails de sa détention"
par volonté d'éviter toute mesure de rétorsion, a déclaré un de ses ex-collègues à l'AFP.

Elle espère que ces accusations fabriquées de toutes pièces seront abandonnées.

Une personne reconnue coupable d'espionnage en Chine peut être condamnée à une peine d'emprisonnement de trois à 10 ans dans les cas les moins graves, voire à la prison à perpétuité dans les affaires plus sérieuses.

Les appels de l'AFP au Quotidien de la Clarté et au Parquet à Pékin sont restés sans réponse.


Des articles de Dong Yuyu avaient également été publiés dans les éditions en chinois des quotidiens américain New York Times et britannique Financial Times.


"Les autorités chinoises doivent libérer immédiatement Dong Yuyu et permettre aux journalistes de faire leur travail d'information"
, a déclaré Iris Hsu, responsable Chine du CPJ.
"Parler à des diplomates étrangers est essentiel pour les journalistes qui couvrent l'actualité internationale"
.

La liberté d'expression dans les universités et les médias a reculé depuis l'arrivée au pouvoir il y a une décennie du président chinois Xi Jinping.

Les autorités contrôlent étroitement le contenu des médias et les ressortissants chinois qui travaillent pour des médias étrangers font parfois l'objet de pressions.


La Chine est après l'Iran le deuxième pays au monde qui emprisonne le plus de professionnels des médias, avec 48 journalistes derrière les barreaux, selon un dernier bilan effectué en décembre par le CPJ.


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