La contestation étudiante ne faiblit pas au Bangladesh, où un appel à une grève générale a été largement suivi jeudi dans la capitale Dacca, précédant de nouvelles manifestations et affrontements à travers le pays, ayant causé au moins neuf décès en trois jours.
Le mouvement de protestation, débuté le 1er juillet par le blocage des principales voies routières et ferroviaires, a dégénéré en affrontements meurtriers opposant d'un côté les étudiants et de l'autre les forces de l'ordre et les partisans du gouvernement.
La principale association étudiante a jugé ses paroles peu sincères et a encouragé ses membres à poursuivre la mobilisation.
Le gouvernement a une fois de plus ordonné la coupure de l'internet mobile pour entraver l'organisation des étudiants, notamment via Facebook.
Blessures aux yeux
Des affrontements ont éclaté jeudi dans plusieurs villes, la police anti-émeute réprimant les manifestants qui bloquaient routes et autoroutes.
Elle a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser les étudiants.
À Uttara, un quartier huppé au nord de Dacca, deux étudiants ont perdu la vie lors des affrontements.
La police a également annoncé jeudi le décès la veille d'un manifestant, un jeune homme de 18 ans touché par des balles en caoutchouc tirées par la police, a indiqué l'inspecteur de police Bacchu Mia. Il est décédé avant d'arriver à l'hôpital.
La police a aussi blessé des dizaines d'étudiants en tirant des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes sur une foule de plus d'un millier de personnes rassemblées dans la plus grande université privée du Bangladesh à Dacca.
La Première ministre n'a pas identifié les responsables des six décès survenus mardi. Cependant, les descriptions fournies par les autorités hospitalières et les étudiants suggèrent que certaines des victimes ont été tuées lorsque la police a fait usage d'armes non létales pour réprimer les manifestations.
Les étudiants demandent un système de recrutement basé sur le mérite dans la fonction publique, une revendication particulièrement urgente dans le contexte d'une crise de l'emploi sévère touchant des millions de diplômés universitaires.
Amnesty International et le département d'État américain ont condamné les violences et appelé le gouvernement de Mme Hasina à ne pas réprimer ces manifestations pacifiques.