France: la polémique Bastien Chalureau et la comparaison avec Karim Benzema

La rédaction
15:226/09/2023, mercredi
MAJ: 18/10/2023, mercredi
Yeni Şafak
Le rugbyman français Bastien Chalureau et le footballeur français Karim Benzema. Crédit photo: ANNE-CHRISTINE POUJOULAT - FRANCK FIFE / AFP.
Le rugbyman français Bastien Chalureau et le footballeur français Karim Benzema. Crédit photo: ANNE-CHRISTINE POUJOULAT - FRANCK FIFE / AFP.

Sélectionné avec l'équipe de France de Rugby pour la Coupe du Monde à domicile, Bastien Chalureau est rattrapé par une condamnation qui remonte à 2020 pour des faits de violences racistes et qui fait polémique désormais. Certains n'ont pas manqué de faire le parallélisme avec la suspension de Karim Benzema de l'Equipe de France de football il y a huit ans, pour une affaire d'extorsion de fonds impliquant Mathieu Valbuena.

À quelques jours du début de la Coupe du Monde de Rugby en France, le XV de France qui accueille la compétition à la maison, doit désormais faire avec une polémique dont elle se serait passée volontiers. Suite à la blessure de Paul Willemse, Bastien Chalureau (31 ans), a été appelé en renfort au poste de deuxième ligne. Cependant, le joueur de Montpellier est rattrapé par une affaire judiciaire qui remonte à 2020, dans laquelle il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse, à six mois de prison avec sursis pour des
“faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime”
(il a fait appel)
.

Bastien Chalureau est accusé par deux anciens joueurs de rugby de les avoir agressés après une soirée à Toulouse fin janvier 2020
. “J’ai entendu une personne qui criait ‘Ça va les bougnoules ?’ Je me suis retourné et j’ai aperçu un gars costaud […] Il continuait sans cesse ses insultes racistes. J’ai voulu me retourner et il m’a décroché un coup de poing de toutes ses forces dans la mâchoire”
, avait raconté l’un d’eux, Yannick Larguet, à un média local.

La France divisée


Lundi, le concerné a pris la parole en conférence de presse.
“Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai avoué mes erreurs, que j’ai payé mes dettes et que je nie tout propos raciste. Je ne suis pas raciste”,
a-t-il lâché, sans avoir nié être impliqué dans une
"bagarre"
.


Mais depuis cette sélection, la polémique ne cesse d'enfler. Deux députés de La France Insoumise (LFI), François Piquemal et Thomas Portes, ont, dans un courrier à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, expliqué
"qu’à ce stade de l’instruction judiciaire, convoquer le joueur n’était pas pertinent pour l’équipe de France et sa cohésion"
. Mais du côté de celle-ci, on estime plutôt que
"dans l’attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d’innocence",
dans un communiqué du ministère transmis à l’AFP.

Même son de cloche du côté de World Rugby, instance suprême du Rugby mondial.
"Le racisme n’a pas sa place dans le rugby"
, a réagi son directeur général, Alan Gilpin, tout en rappelant qu’il existait en France un principe judiciaire, celui de la présomption d’innocence.

Le parallélisme avec le cas Benzema


Interpellé sur la polémique, Emmanuel Macron n'a pas vraiment voulu s'en
"mêler"
et préfère renvoyer la balle au coach.
“C’est le sélectionneur, le coach qui choisit ses joueurs et c’est d’ailleurs très bien comme ça, donc je ne vais pas commenter ses choix. Il les fait en conscience, en responsabilité. Ce sont par définition les bons”,
a-t-il déclaré sur RMC Sport.

Cependant, ces réactions sur le cas Chalureau contrastent avec celles notées il y a huit ans concernant Karim Benzema qui était impliqué dans une tentative d'extorsion de fonds contre son coéquipier d'alors en EDF, Mathieu Valbuena (affaire sextape), dans laquelle l'ancien joueur du Real Madrid aurait joué un rôle d'intermédiaire. Mis en examen alors pour
"complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs"
, plusieurs voix s'étaient levées pour demander la suspension du joueur de la sélection française. Ce qui avait été fait en décembre 2015.

Non sélectionné pour l'Euro 2016, l'attaquant français avait ensuite, dans une interview avec Marca en juin 2016, estimé que
"Deschamps a cédé sous la pression d'une partie raciste de la France".
Aujourd'hui, le principe de la présomption d'innocence reconnu pour Bastien Chalureau n'avait pas été invoqué pour Karim Benzema, selon plusieurs voix sur les réseaux sociaux.

Certains font le parallélisme aussi avec l'autre rugbyman Mohamed Haouas, écarté du XV de France après avoir été condamné en juin, à dix-huit mois de prison, dont neuf ferme, par le tribunal correctionnel de Montpellier, avec sursis probatoire de 24 mois, pour violences aggravées et destruction de biens, commises au matin du 1er janvier 2014. Il a fait appel mais lui aussi n'aura pas droit au principe de la présomption d'innocence...


Par Alioune Aboutalib LÔ


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