Le Brésil fait face à une sécheresse historique et des incendies hors norme qui menacent la production de canne à sucre, de café, d'oranges et de soja.
Marcos Meloni n'est pas près d'oublier ce jour de la fin août où il combattait les flammes menaçant de consumer son exploitation de canne à sucre, dans le sud-est du Brésil.
Résultat: la récolte de canne à sucre, mais aussi celles de café, d'oranges et de soja, dont ce géant agricole est le premier producteur et exportateur mondial, risquent d'être affectées. D'autant plus que les pluies attendues courant octobre pourraient être, selon les régions, inférieures à la moyenne.
"Ouvrir les yeux"
Or, les conditions climatiques adverses de la période récente ont déjà perturbé la récolte 2023-2024, en passe de s'achever.
Concentrée dans les États de São Paulo et du Minas Gerais, la production d'oranges, en grande partie destinée à l'industrie des jus de fruits, doit également pâtir de la sécheresse.
Après avoir annoncé en mai dernier une récolte 2024-2025 à son plus bas niveau en trois décennies, l'association des producteurs brésiliens d'agrumes Fundecitrus a encore abaissé ses prévisions il y a quelques jours et table sur un recul de 29,8 % de la production, déjà affectée par une maladie bactérienne.
Secteur économique parmi les plus touchés par le changement climatique, l'agro-industrie a cependant une lourde part de responsabilité dans ses propres déboires, pointe le climatologue Carlos Nobre.