L'ONU a appelé mardi les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique El Niño qui vient de débuter, généralement associé à une hausse des températures mondiales, "pour sauver les vies et les moyens de subsistance".
Le 8 juin, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait déjà annoncé l'arrivée d'El Niño.
L'annonce d'un épisode El Niño par l'OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu'ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies.
À l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'inquiétude est également de mise. L'OMS craint notamment une augmentation des maladies liées à l'eau, comme le choléra, mais également une hausse des épidémies de maladies transmises par les moustiques, comme le paludisme et la dengue, et des cas de maladies infectieuses telles que la rougeole et la méningite, a expliqué aux journalistes la directrice chargée de la santé publique et de l'environnement, Maria Neira.
Selon l'OMM, le véritable dernier épisode El Niño remonte donc à sept ans, en 2015-2016, et avait été d'intensité forte.
"Nouveau signal d'alarme"
L'épisode de 2018-2019 avait laissé place à un épisode particulièrement long de presque trois ans de La Niña, qui provoque les effets inverses et notamment une baisse des températures.
Il s'agit d'un phénomène climatique naturel associé au réchauffement des températures de surface de l'océan dans le centre et l'Est de l'océan Pacifique tropical. Mais l'épisode actuel "s'inscrit toutefois dans le contexte d'un climat modifié par les activités humaines", souligne l'OMM.
En perspective du phénomène El Niño, l'OMM avait prévu en mai qu'au moins l'une des cinq prochaines années, et la période de cinq ans dans son ensemble (2023-2027), seront les plus chaudes jamais enregistrées, battant le record de 2016.
El Niño est généralement associé à une augmentation des précipitations dans certaines régions du Sud de l'Amérique latine, du Sud des États-Unis, dans la Corne de l'Afrique et en Asie centrale. Il peut provoquer de graves sécheresses en Australie, en Indonésie, dans certaines régions de l'Asie du Sud et en Amérique centrale.
En revanche, ses eaux chaudes peuvent alimenter les ouragans dans le centre et l'Est de l'océan Pacifique, alors qu'elles peuvent freiner la formation d'ouragans dans le bassin atlantique.