Le président ukrainien a par ailleurs souligné que le temps jouait contre l'Ukraine, la Russie misant sur une victoire républicaine à la présidentielle de 2024 pour affaiblir le soutien américain à Kiev.
Il a réclamé à nouveau plus d'armes, de plus longue portée, et plus vite. Et des sanctions contre Moscou.
"Plus c'est long, plus les gens souffrent (...) Si nous ne sommes pas dans le ciel et que la Russie y est, elle nous arrête depuis le ciel. Ils stoppent notre contre-offensive",
a-t-il déclaré, lors d’une conférence à Kiev.
Les processus deviennent plus compliqués et plus lents s'agissant des sanctions économiques contre Moscou ou de l'approvisionnement en armes occidentales.
L'Ukraine se plaint notamment depuis des mois de la lenteur des négociations sur la livraison de chasseurs F-16. Plusieurs dizaines de ces appareils américains seront finalement livrés par des pays européens, mais il faut maintenant former les équipages durant des mois.
La contre-offensive ukrainienne lancée en juin s'est heurtée à de puissantes lignes de défense construites par les Russes, faites notamment de champs de mines et de pièges anti-chars.
Une percée s'est cependant dessinée ces dernières semaines dans le sud, pouvant permettre à l'armée ukrainienne d'avancer pour couper les lignes de communication russes entre le nord et la Crimée, un de ses objectifs.
"En dépit de la résistance acharnée de l'ennemi, nos soldats continuent d'avancer"
, a dit le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valery Zaloujny, par téléphone, au commandant allié Opérations de l'Otan en Europe, le général américain Christopher Cavoli.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui était à Kiev mercredi et jeudi, avait jugé les
de l'offensive
"très, très encourageants".
Il a promis une nouvelle aide d'un milliard de dollars. Washington a également confirmé la fourniture d'obus à l'uranium appauvri pour donner de
à l'offensive.
Les dirigeants russes
"comptent sur les élections américaines"
de 2024 pour obtenir une baisse de ce soutien en cas de victoire républicaine, a mis en garde Volodymyr Zelensky vendredi, observant qu'il y avait des
"voix au sein du parti républicain qui disent que le soutien à l'Ukraine doit être réduit"
.
Par ailleurs, la Russie a continué ses bombardements des villes ukrainiennes. L'Ukraine a déploré la mort de quatre personnes vendredi.
Trois civils ont été tués à Odradokamianka, dans la région méridionale de Kherson, selon le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko.
A Kryvyï Rig, ville natale du président Volodymyr Zelensky dans le sud du pays, un bombardement a frappé un bâtiment administratif tuant un policier, selon les secours.
Kiev a par ailleurs dénoncé les scrutins locaux organisés par Moscou dans les régions passées sous son contrôle, et qu'elle affirme avoir annexées au même titre que la Crimée en 2014.
"Les pseudo-élections menées par la Russie dans les territoires temporairement occupés sont sans valeur"
, a souligné le ministère ukrainien des Affaires étrangères, dénonçant une
de sa souveraineté.
Sur Telegram, le maire ukrainien en exil de Melitopol (zone occupée de Zaporijjia) a fait état de "deux puissantes explosions" au lycée de Berdiansk, au bord de la mer d'Azov, où
"l’ennemi avait localisé l’un des bureaux de vote".
La France a condamné vendredi
"l’organisation par la Russie de simulacres d’élections en territoire ukrainien, et notamment dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, ainsi que dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson"
.
Ces
sont
"dénuées de toute légitimité et se tiennent dans des territoires que la Russie occupe illégalement"
a poursuivi dans un communiqué la diplomatie française, qui
"n’en reconnaîtra pas les résultats".
La péninsule ukrainienne de Crimée, avec la ville de Sevastopol, a été annexée en 2014 par la Russie après un référendum que la quasi-totalité de la communauté inernationale a refusé de reconnaître. Les quatre régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson ont subi le même sort - référendum et annexion - en 2022.
Outre-Atlantique, le milliardaire américain Elon Musk a affirmé sur X (ex-Twitter, dont il est propriétaire), avoir empêché une attaque ukrainienne contre la flotte russe de la mer Noire l'année dernière, confirmant une information de presse.
"Nous avons reçu une demande urgente des autorités"
ukrainiennes pour activer l'accès à Internet en mer Noire via
"notre satellite Starlink"
, déployé en Ukraine peu de temps après l'invasion, a affirmé M. Musk sur X, disant avoir refusé au motif que sa société aurait alors été
"complice d'un acte de guerre majeur".
Selon un extrait d'une biographie dont les bonnes feuilles sont sorties dans la presse américaine, M. Musk n'a en fait pas refusé d'activer mais a ordonné de désactiver, après un contact avec un diplomate russe, la couverture Starlink dans la zone, faisant échouer une opération de drones marins déjà en cours.
Mikhaïlo Podoliak, l'un des principaux conseillers du président Zelensky, a réagi en estimant que le prix payé de ce
"cocktail d'ignorance et de gros ego"
se comptait en