Un Américain de 78 ans, résident permanent de Hong Kong, a été condamné lundi en Chine à la prison à vie pour "espionnage", ce qui devrait tendre encore davantage des relations Pékin-Washington déjà au plus bas.
Une condamnation aussi lourde visant un citoyen étranger pour ce motif est relativement rare dans le pays asiatique.
Le communiqué ne mentionne pas la nature précise des faits reprochés à John Shing-wan Leung, ni quelle était sa profession ou son activité en Chine, ni encore où il se trouvait lors de son arrestation.
Loi modifiée
Un porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Pékin a indiqué à l'AFP être au courant d'informations selon lesquelles un citoyen américain a été condamné à Suzhou.
A Hong Kong, dont John Shing-wan Leung était résident permanent, le chef de la sécurité, Chris Tang, a indiqué lundi à la presse que les autorités de la ville avaient été informées par la Chine continentale de son arrestation en 2021. Refusant de donner plus de détails, il a déclaré:
La police hongkongaise a pris des mesures de suivi conformément à cette notification.
Interrogé lundi lors d'un point presse régulier, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a refusé d'apporter davantage de précisions.
Elles sont tendues ces dernières années en raison de désaccords sur de nombreux sujets: le déséquilibre commercial, Taïwan, Hong Kong, le traitement par Pékin de sa minorité musulmane ouïghoure, la rivalité dans le secteur des technologies ou encore l'affaire des ballons chinois en février.
Fin avril, le Parlement chinois a adopté des modifications à la loi nationale anti espionnage, laquelle interdit désormais plus explicitement le transfert hors de Chine de toute information liée à la sécurité nationale et élargit la notion d'espionnage.
Deux Canadiens
En février, un Japonais a été condamné à 12 ans de prison pour espionnage, selon l'agence de presse japonaise Kyodo News.
L'écrivain australien d'origine chinoise Yang Jun a, lui, été interpellé en janvier 2019 pour le même motif.
Canberra avait appelé la semaine dernière à la libération de la journaliste australienne Cheng Lei, en détention depuis plus de 1.000 jours, qui officiait sur la chaîne publique chinoise en anglais CGTN.
Quelques jours après l'arrestation au Canada fin 2018 de Meng Wanzhou, alors directrice financière du groupe de télécoms chinois Huawei, la Chine avait placé en détention deux Canadiens, accusés de faits d'espionnage.
Le consultant Michael Spavor, finalement condamné à 11 ans de prison, ainsi que l'ex-diplomate Michael Kovrig, avaient ensuite été libérés en 2021, quelques heures après la conclusion d'un accord sur la libération de Mme Meng.