Les chaînes de télévision pakistanaises ont été interdites de diffuser les discours de l'ancien Premier ministre Imran Khan, qui fait campagne pour obtenir des élections anticipées, a annoncé l'organisme de surveillance des médias d'État.
Chassé du pouvoir par une motion de défiance en avril, l'ex-Premier ministre pakistanais fait régulièrement pression sur la fragile coalition qui l'a remplacé, en prononçant des discours quotidiens et en organisant des rassemblements au cours desquels il multiplie les allégations de corruption.
Ex-star de cricket, l'homme de 70 ans est empêtré dans une série d'affaires juridiques complexes concernant notamment la déclaration et la revente de cadeaux reçus pendant son mandat.
Dimanche, alors que la police tentait de l'arrêter à son domicile dans le cadre d'une affaire de corruption, l'autorité pakistanaise de régulation des médias électroniques (PEMRA) a interdit la diffusion en direct de ses discours et leurs rediffusions, avec effet immédiat.
Quelques heures après cet avis, l'organisme a également suspendu la chaîne de télévision privée ARY News, qui a apporté son soutien à M. Khan.
En 2018, Imran Khan avait balayé le pouvoir en place grâce à un électorat lassé de la politique dynastique des deux principaux partis pakistanais. Il a promis d'en finir avec la corruption et le copinage enracinés, mais s'est enlisé dans des allégations similaires.
Imran Khan reste néanmoins extrêmement populaire auprès de la jeunesse et ses discours, relayés dans les médias sociaux, attirent un nombre considérable de téléspectateurs.