RDC: Des soldats congolais "se rendent", des civils fuient Goma après la prise des rebelles

La rédaction avec
17:2227/01/2025, Pazartesi
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Soldats congolais en fuite escortés après le désarmement à Rubavu.
Crédit Photo : X /
Soldats congolais en fuite escortés après le désarmement à Rubavu.

Des centaines d’employés de l’ONU et de civils ont fui vers le Rwanda après la prise de Goma par les rebelles du M23, tandis que des dizaines de soldats congolais se sont "rendus" aux forces de sécurité rwandaises.

L’Agence Rwandaise de Radiodiffusion a diffusé sur X des images montrant des soldats, certains en uniforme, remettant leurs armes après avoir franchi la frontière dans le district de Rubavu, au Rwanda.

Cette évolution intervient après l’annonce par le M23 de son entrée dans Goma, contraignant de nombreux habitants à fuir.


Fuite des civils et tension militaire


Le M23 a intensifié son offensive dans l’est de la RDC, capturant plusieurs villes stratégiques la semaine dernière. Un responsable de la migration a déclaré à la presse, sous couvert d’anonymat:


Des centaines de citoyens congolais, dont des employés de l’ONU, ont fui vers le Rwanda lundi après la capture de Goma par les rebelles.

Des coups de feu sporadiques ont été signalés dans la ville, et un habitant ayant franchi la frontière a confié à Anadolu:


Nous fuyons car il n’y a pas encore de certitude sur la situation sécuritaire.

Bien que certaines vidéos montrent des citoyens accueillant les rebelles, la majorité des commerces de Goma sont restés fermés.


Des rapports indiquent que des échanges de tirs ont eu lieu entre les troupes congolaises et rwandaises à la frontière, mais ces informations n’ont pas été vérifiées de manière indépendante.

Réactions du gouvernement congolais et de la communauté internationale


Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a affirmé sur X que des soldats rwandais étaient présents à Goma. Il a exhorté la population à rester chez elle et à éviter le vandalisme et le pillage.

"Tous les Congolais, où qu’ils soient, doivent se mobiliser pour soutenir nos compatriotes du Nord-Kivu et les forces armées du gouvernement"
, a-t-il déclaré.


Dimanche, le M23 a annoncé la fermeture de l’espace aérien de Goma, affirmant que l’armée congolaise y chargeait des bombes. Le gouverneur du Nord-Kivu, Peter Cirimwami, a été tué vendredi sur le champ de bataille.

L’ONU et plusieurs pays occidentaux, dont la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ont exhorté le Rwanda à retirer ses troupes de la RDC.


En réponse, Kigali accuse l’armée congolaise et ses alliés d’avoir violé le cessez-le-feu, déclenchant ainsi les combats.

Crise humanitaire et enjeux géopolitiques


Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les combats ont déjà déplacé plus de 400 000 personnes en 2025. Le M23, fondé en 2012 par d’anciens militaires congolais, avait été défait en 2013 avant de reprendre les armes en 2022.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir militairement les rebelles pour exploiter les richesses minières de la région, des accusations corroborées par des rapports de l’ONU.


Le Rwanda rejette ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda.


Contexte et tensions persistantes


Kigali accuse à son tour la RDC de collaborer avec les FDLR et les miliciens Wazalendo, responsables du génocide rwandais, pour déstabiliser son gouvernement.


Alors que la situation sécuritaire se détériore, la communauté internationale redoute une escalade du conflit et une crise humanitaire majeure.


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