RDC: les dirigeants de l'Afrique de l'Est se réuniront alors que les rebelles affirment contrôler la ville de Goma

16:0827/01/2025, lundi
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Le président kenyan William Ruto (C) inspecte une garde d'honneur au Parlement.
Crédit Photo : Tony KARUMBA / AFP
Le président kenyan William Ruto (C) inspecte une garde d'honneur au Parlement.

Le président kényan William Ruto, qui préside la Communauté de l'Afrique de l'Est, a annoncé que le bloc tiendrait un sommet extraordinaire dans les 48 heures pour traiter du conflit grandissant en République démocratique du Congo (RDC), après que le groupe rebelle M23 a affirmé, avoir pris le contrôle de la ville de Goma, dans l'est du pays.

Ruto a confirmé avoir eu des discussions dimanche avec le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, qui ont tous deux accepté de participer au sommet.

Dans un communiqué de la présidence, Ruto a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation dans la région, marquée par des hostilités continues et une crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver.


Il a précisé que le conflit en RDC s'était intensifié avec des actions militaires accrues et la fermeture de l'espace aérien de Goma, aggravant ainsi les conditions de vie des populations affectées.


Par ailleurs, les rebelles du M23 ont revendiqué la prise de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, après plusieurs jours de combats intenses qui ont provoqué le déplacement de milliers de civils.

"Nous exhortons tous les habitants de Goma à rester calmes. La libération de la ville a été menée avec succès, et la situation est sous contrôle"
, a déclaré le porte-parole du groupe, Lawrence Kanyuka, dans un communiqué.

Aucune confirmation immédiate n'a été donnée par le gouvernement congolais depuis la capitale Kinshasa.

Le président kényan a souligné que l'Afrique de l'Est a une responsabilité régionale dans la désescalade de la violence, précisant:


Le Kenya croit fermement qu'une solution durable ne peut être obtenue que par l'engagement, un dialogue constructif et un renouvellement de l'engagement pour la paix.

"En conséquence, après consultation avec les chefs d'État de la région concernant cette situation grave, nous tiendrons un sommet extraordinaire de la Communauté de l'Afrique de l'Est dans les 48 heures à venir pour délibérer sur cette crise et définir la marche à suivre"
, a-t-il ajouté.

Ruto a également appelé à une plus grande implication de l'Union africaine, de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et des partenaires internationaux.

"L'Union africaine ne doit pas rester passive face à cette crise qui s'aggrave"
, a-t-il déclaré, réaffirmant la volonté du bloc de l'Afrique de l'Est de collaborer avec les acteurs régionaux et mondiaux.

La RDC a rompu ses liens diplomatiques avec le Rwanda dimanche, à la suite de l'escalade récente qui a fait au moins 13 Casques bleus et soldats étrangers tués, et des milliers de civils déplacés.

Le groupe rebelle M23, accusé d'être soutenu par le Rwanda, a intensifié son offensive dans l'est de la RDC, qu'il a lancée en 2022. Le gouverneur du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, a été tué vendredi sur le champ de bataille.


Le Rwanda a déclaré dimanche qu'il restait engagé dans la recherche d'une solution politique au conflit.


Par ailleurs, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Matthew Saltmarsh, a indiqué lors d'un point de presse à Genève vendredi que le nombre de personnes déplacées par les combats avait bondi à plus de 400 000 rien qu'en 2025.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.


Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.


Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.


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