Le président kényan William Ruto, qui préside la Communauté de l'Afrique de l'Est, a annoncé que le bloc tiendrait un sommet extraordinaire dans les 48 heures pour traiter du conflit grandissant en République démocratique du Congo (RDC), après que le groupe rebelle M23 a affirmé, avoir pris le contrôle de la ville de Goma, dans l'est du pays.
Dans un communiqué de la présidence, Ruto a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation dans la région, marquée par des hostilités continues et une crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver.
Il a précisé que le conflit en RDC s'était intensifié avec des actions militaires accrues et la fermeture de l'espace aérien de Goma, aggravant ainsi les conditions de vie des populations affectées.
Le président kényan a souligné que l'Afrique de l'Est a une responsabilité régionale dans la désescalade de la violence, précisant:
Le Kenya croit fermement qu'une solution durable ne peut être obtenue que par l'engagement, un dialogue constructif et un renouvellement de l'engagement pour la paix.
Le groupe rebelle M23, accusé d'être soutenu par le Rwanda, a intensifié son offensive dans l'est de la RDC, qu'il a lancée en 2022. Le gouverneur du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, a été tué vendredi sur le champ de bataille.
Le Rwanda a déclaré dimanche qu'il restait engagé dans la recherche d'une solution politique au conflit.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.