En butte à la résistance de ses partisans, la police pakistanaise n'a pas réussi, dimanche, à arrêter l'ancien Premier ministre Imran Khan, en relation avec une affaire portant sur le commerce illégal de cadeaux offerts par des dignitaires étrangers lorsqu'il était en fonction.
Un tribunal d'Islamabad a émis, mardi, un mandat d'arrêt contre Khan dans le cadre de l'achat et de la vente de ces présents.
Le chef de la police d'Islamabad, Nasir Akbar, a déclaré aux journalistes qu'une unité de la police d'Islamabad, munie d'un mandat d'arrêt, s'était rendue dimanche à Lahore, dans le nord-est du pays, pour procéder à l'arrestation de Khan. Et d'ajouter:
Un avis (de justice) a été signifié à Khan. Nous allons à présent informer le tribunal et agir en conséquence.
Dans un tweet, la police a déclaré qu'une unité s'était rendue à Lahore pour arrêter Khan sur la base d'une décision de justice.
Le chef de cabinet de Khan, le sénateur Shibli Faraz, a reçu l'avis, et a informé la police que l'ancien Premier ministre n'était pas chez lui, a également rapporté la chaîne de télévision locale Geo News.
Des images diffusées par de nombreux médias locaux ont montré les policiers se tenant devant l'entrée principale de la résidence de Khan à Zaman Park, tandis que la sécurité et les partisans empêchaient les agents d'entrer dans la résidence.
Des centaines de partisans de Khan ont bloqué plusieurs rues menant à sa résidence lourdement fortifiée, encerclant les forces de police et les obligeant à quitter les lieux au terme de plus d'une heure de confrontations.
Un autre visuel montrait un haut gradé de la police assiégé par des militants du parti de Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), dont certains brandissaient des gourdins, tandis que d'autres scandaient des slogans.
La police a déclaré que des poursuites seraient engagées contre ceux qui font obstacle à l'exécution des décisions de justice.
Lors d'une conférence de presse tenue à Lahore, Fawad Chaudhry, ancien ministre de l'Information et vice-président du PTI, a mis en garde le gouvernement contre un mouvement de protestation dans tout le pays si Khan venait à être arrêté.
Il a affirmé que le gouvernement voulait faire assassiner Khan en compromettant sa sécurité lors des audiences du tribunal.
Khan, 70 ans, le seul premier ministre du pays à avoir été évincé par un vote de défiance au cours des 75 ans d'histoire politique mouvementée du Pakistan, fait face à un grand nombre de poursuites judiciaires, allant du terrorisme à la tentative de meurtre et au blanchiment d'argent.
Khan attribue son éviction brutale de son poste de Premier ministre, en avril de l'année dernière, à une conspiration soutenue par les États-Unis, une allégation que le gouvernement de coalition en place à Islamabad et Washington ont réfutée à plusieurs reprises.
Il a échappé de peu à un attentat, bien que blessé, alors qu'il menait une longue marche antigouvernementale vers Islamabad en novembre dernier. Il demeure depuis lors dans sa résidence de Lahore et a régulièrement refusé de se présenter aux audiences, invoquant des raisons d'ordre médical et des considérations liées à la sécurité.