Les dirigeants de la majorité des partis d'opposition ont encouragé leurs partisans à rejoindre la grande marche contre le parti nationaliste populiste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), son chef Jaroslaw Kaczynski et ses alliés. Des rassemblements de moindre envergure ont eu lieu aussi dans d'autres villes de Pologne.
Des coeurs blanc et rouge collés sur la poitrine, les responsables de la PO ont conduit la marche le long de la Voie royale dans la capitale polonaise, en compagnie du leader légendaire du premier syndicat libre du monde communiste dans les années 1980 Lech Walesa, prix Nobel de la paix en 1983.
La démocratie meurt en silence. À compter d'aujourd'hui, il n'y aura plus de silence.
La majorité des sondages prévoient une victoire électorale du PiS, crédité d'environ 30-35% des intentions de vote, mais sans obtenir une majorité. Si les différents partis d'opposition gardent leur taux de soutien actuel et s'avèrent capables de s'entendre, ils ont toutes les chances de prendre le pouvoir.
Dans un commentaire sarcastique, le chef du gouvernement en place, Mateusz Morawiecki, a tenté de tourner en dérision l'importance du rassemblement qu'il a comparé à "du cirque".
La date de la manifestation, que l'opposition considère comme un moment décisif dans sa marche vers une éventuelle victoire électorale, est celle du 34e anniversaire des premières élections partiellement libres en Pologne, qui ont précipité la chute du communisme en Europe.
Le mouvement de Lech Walesa avait alors réussi à placer 160 de ses candidats à la Chambre basse, raflant ainsi la quasi-totalité des sièges auxquels il pouvait prétendre, soit 35% des mandats de cette assemblée, et 99% de l'ensemble des postes de sénateurs.