Un responsable militaire malien a déclaré:
Dans le cadre du réaménagement de notre dispositif dans le nord, nous avons commencé le redéploiement de nos forces dans la région nord-est de Kidal.
Un autre responsable sécuritaire a indiqué que le convoi était composé de 119 véhicules et était actuellement arrêté sur la route à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de Gao.
La décision de faire mouvement a été prise dimanche soir lors d'une réunion des chefs sécuritaires nationaux, a-t-il dit.
L'insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté, est un vieux motif d'irritation à Bamako, y compris pour la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020. Les colonels ont fait du rétablissement du contrôle de l'État sur tout le territoire l'un de leurs mantras.
Kidal occupe une place spéciale dans la géographie, la politique et les consciences sahéliennes. Elle est une étape cruciale entre le Mali et l'Algérie, à plus de 1.500 km et 24 heures de route de la capitale Bamako, à des centaines de km des autres grandes villes du nord, Gao et Tombouctou.
La région de Kidal a été l'une des premières à tomber aux mains des rebelles indépendantistes après le déclenchement des insurrections dans le nord en 2012. Elle est tombée ensuite sous la seule coupe de groupes armés terroristes, puis a été reprise par les séparatistes en 2013 dans le sillage de l'intervention française au Mali. Kidal est sous leur contrôle depuis lors.
Les rebelles y ont infligé une déroute à l'armée malienne quand celle-ci a tenté de reprendre la maîtrise en 2014.
Les groupes armés indépendantistes ou autonomistes ont signé un accord de paix avec le gouvernement en 2015. Les terroristes ont continué, eux, à combattre l'armée malienne et la présence étrangère et ont étendu leurs actions au centre du Mali ainsi qu'aux Burkina Faso et Niger voisins, contribuant à plonger le Sahel dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique profonde.
L'accord signé en 2015 est à son tour en train de voler en éclats.
Ces développements coïncident avec le retrait en cours de la mission de l'ONU, poussée vers la sortie par le régime militaire.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a assuré en marge des récentes célébrations de l'indépendance que l'État reprendrait le contrôle de tous les territoires qui lui échappent.