Au début, les musiciens ne disposaient que de cinq violons, qu'ils utilisaient tour à tour. Trente ans plus tard, l'orchestre kimbanguiste de Kinshasa, pionnier parmi les ensembles symphoniques en Afrique, rassemble environ 200 instrumentistes et un chœur, se produisant à travers le monde.
Armand Diangienda, chef d'orchestre et musicien autodidacte aujourd'hui âgé de 60 ans, se destinait initialement à une carrière de pilote. Mais c'était sans compter sur l'influence de son père, Joseph Diangienda, chef de l'Église kimbanguiste fondée en 1921 en République démocratique du Congo par son propre père, le prophète Simon Kimbangu.
Armand Diangienda a alors pour mission de réunir des musiciens au sein de l'Église autonome, inspirée du christianisme apporté par les missionnaires dans ce pays d'Afrique centrale majoritairement catholique, et qui revendique des millions de fidèles en RDC.
Dans un studio de la capitale congolaise, les musiciens s'accordent pour une répétition : "Au début, tout ça n'était qu'un rêve", raconte Armand Diangienda à l'AFP.
À l'origine, de nombreux musiciens amateurs recrutés par l'orchestre ne savaient même pas lire une partition, et les moyens étaient limités.
Il n'y avait pas de magasin d'instruments ici.
"Violon chéri"
La création de l'orchestre s'inscrit dans une période agitée de l'histoire du pays, marqué d'abord par la première guerre du Congo (1996-1997), qui a conduit à la chute de Mobutu, puis par la seconde guerre du Congo (1998-2003), impliquant neuf pays africains et une trentaine de groupes armés.
L'orchestre kimbanguiste, qui interprète les œuvres des grands compositeurs classiques, a progressivement séduit un public dans un pays connu pour la rumba.
Au cours de leurs tournées, les musiciens congolais ont eu des rencontres inoubliables avec des stars telles que Lionel Richie, Herbie Hancock ou Paula Abdul, avoue Armand Diangienda.