Crédit Photo : Ishara S. KODIKARA / AFP
Peter Breuer, chef principal de la mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sri Lanka, s'exprime lors d'une conférence de presse à Colombo le 23 novembre 2024.
Le Fonds monétaire international a annoncé samedi que le gouvernement de gauche du Sri Lanka avait accepté de maintenir l'accord conclu avant son arrivée au pouvoir, qui implique une sévère cure d'austérité.
"Les autorités se sont engagées à rester dans les limites du programme"
, a déclaré à la presse Peter Breuer, chef de l'équipe du FMI, à l'issue d' entretiens avec le nouveau gouvernement.
"Il est essentiel de maintenir l'élan des réformes pour préserver les acquis durement gagnés du programme et mettre l'économie sur la voie d'une reprise durable et d'une croissance stable et inclusive"
, a ajouté M. Breuer.
Le Sri Lanka pourra désormais débloquer une nouvelle tranche de 333 millions de dollars, sous réserve de l'approbation du conseil d'administration du FMI, d'ici la fin de l'année.
L'économie du Sri Lanka s'était effondrée en 2022, contraignant son gouvernement à faire défaut sur sa dette publique, alors estimée à 46 milliards de dollars. Le pays s'est retrouvé à cours de devises, ce qui a entraîné des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments pour sa population.
Plusieurs semaines de manifestations populaires contre ces pénuries et l'inflation ont causé en juillet 2022 la chute du président de l'époque, Gotabaya Rajapaksa.
En échange d'une aide de 2,9 milliards de dollars du FMI, son successeur Ranil Wickremesinghe a multiplié les hausses d'impôts et les coupes dans les dépenses publiques, et a promis de restructurer une cinquantaine d'entreprises publiques.
Jeudi, Kumara Dissanayake, le nouveau président du Sri Lanka, et le premier de gauche de son histoire, qui vient de remporter haut la main les élections législatives, s'est rallié au pacte passé en 2023 avec le FMI qu'il avait pourtant promis de renégocier, au nom du réalisme économique.
"Ce n'est pas le moment de discuter si les termes (de l'accord avec le FMI) sont bons ou mauvais, si l'accord nous est favorable ou non... Le processus a duré environ deux ans et nous ne pouvons pas tout recommencer"
, a-t-il déclaré devant le Parlement.
M. Dissanayake avait obtenu en octobre un prêt de 200 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. Il avait aussi approuvé un accord signé par son prédécesseur en septembre avec les créanciers privés du pays pour la restructuration d'une dette de 12,5 milliards de dollars en obligations souveraines.
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