Entre juillet et septembre, le produit intérieur brut de la première économie européenne a cru de 0,1%, soit 0,1 point de moins que la première estimation de l'institut Destatis fin octobre.
Une récession hivernale se profile à l'horizon.
Stagnation causée en partie par la crise de compétitivité de l'industrie allemande, essorée par des prix de l'énergie élevés et un recul de la demande mondiale, alors qu'elle pèse toujours plus de 20% dans le PIB.
Des plans sociaux en cascade ont été annoncés par les grands industriels du pays, le secteur automobile, incarnation du succès économique allemand, étant touché de plein de fouet, à l'image de Volkswagen.
Quant aux exportations allemandes, traditionnellement pilier de la croissance, elles perdent en compétitivité et souffrent des tendances protectionnistes chinoises et américaines.
Entre juillet et septembre, elles ont enregistré un net recul de 1,9%, chutant de 0,3% sur un an.
L'année 2025 sera-t-elle celle de la reprise ? Le gouvernement table sur une croissance de 1,1%, espérant une embellie de la consommation. Mais d'autres experts sont moins optimistes comme les "Sages économiques" allemands qui ne voient qu'une progression du PIB de 0,4%.
Les dépenses de consommation globales ont soutenu la croissance entre juillet et septembre, avec une augmentation de 0,3% par rapport au trimestre précédent, petite éclaircie dans la grisaille allemande.
A nuancer, car la hausse de la consommation globale de 0,8% sur un an doit d'avantage aux dépenses publiques qu'aux achats des ménages, selon les chiffres de Destatis.
La pression inflationniste n'est pas non plus totalement éliminée, en témoigne la remontée de l'inflation à 2,0% en octobre sur un an, qui pourrait refroidir les consommateurs.
Et la conjoncture économique pourrait encore s'aggraver avec la transition politique aux Etats-Unis en janvier.
Sans compter les futures baisses d'impôts et dérégulations qui affecteront indirectement la compétitivité outre-Rhin, d'après Carsten Brzeski.
Cette mauvaise conjoncture accentue l'impopularité du gouvernement d'Olaf Scholz, qui s'attend à être sanctionné dans les urnes aux élections législatives anticipées du 23 février 2025.