Les hôpitaux de Gaza en danger faute de carburant, alerte le ministère de la Santé

12:3323/11/2024, samedi
MAJ: 23/11/2024, samedi
AFP
Des personnes en deuil font leurs adieux à un proche tué lors d'une frappe israélienne la nuit précédente, à l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 22 novembre 2024.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Des personnes en deuil font leurs adieux à un proche tué lors d'une frappe israélienne la nuit précédente, à l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, le 22 novembre 2024.

Les hôpitaux de la bande de Gaza vont cesser ou réduire leurs activités dans les 48 heures faute de carburant, a averti vendredi le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien frappé par une grave crise humanitaire et où l'armée israélienne a mené de nouveaux bombardements.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023.


Le ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza, arrivé au pouvoir en 2007, a lancé vendredi
"un avertissement urgent car tous les hôpitaux de la bande de Gaza vont cesser de fonctionner ou réduire leurs services sous 48 heures en raison de l'obstruction de l'entrée du carburant"
par Israël dans le petit territoire assiégé.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dite
"profondément préoccupée"
par la situation de 80 patients, dont 8 en soins intensifs, et du personnel de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls hôpitaux fonctionnant partiellement dans le nord de Gaza.

Une attaque avait visé la veille l'établissement, endommageant le générateur et le réservoir d'eau, a ajouté le chef de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le directeur de l'hôpital Hossam Abou Safiyeh a indiqué que son établissement avait été de nouveau ciblé par des frappes israéliennes vendredi, faisant état d'un médecin et de patients blessés.


La Défense civile a elle signalé 12 morts et plusieurs blessés du fait de frappes dans l'est et au sud de Gaza-ville.


"Enfants innocents"


"J'ai perdu toute ma famille, 10 personnes, et je suis le seul qui reste"
, lance Belal, dans une salle de l'hôpital Al-Ahli où ont été transportées des victimes.

Disant vouloir empêcher les combattants du Hamas de reconstituer leurs forces dans la zone, l'armée israélienne a lancé début octobre une nouvelle offensive majeure sur le nord du territoire palestinien, qui a déjà fait plus d'un millier de morts, selon le ministère de la Santé à Gaza.


Les attaques aérienne puis terrestre lancée à Gaza par Israël a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas.

Après plus d'un an de conflit, la CPI a provoqué la fureur d'Israël en émettant jeudi des mandats d'arrêt sans précédent contre MM. Netanyahu et Gallant.


"En défi"


Vendredi, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, inconditionnel soutien du dirigeant israélien, a annoncé vouloir inviter M. Netanyahu en Hongrie, en
"défi"
.

L'Iran a vu de son côté dans la décision de la CPI
"la mort politique du régime sioniste"
. La France a dit prendre acte de cette décision et le Royaume-Uni a indiqué qu'il
"respectera ses obligations légales".

Les efforts visant à obtenir une trêve dans le conflit ont été au centre d'un entretien entre le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron, après qu'un émissaire américain, Amos Hochstein, a fait état cette semaine de
"progrès supplémentaires"
dans les discussions, à l'issue de ses visites au Liban et en Israël.

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