Mandat d'arrêt contre Netanyahu: les réactions des anciens Premiers ministres français

18:0722/11/2024, vendredi
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Les anciens Premiers ministres de France, Manuel Valls (G) et Dominique de Villepin.
Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
Les anciens Premiers ministres de France, Manuel Valls (G) et Dominique de Villepin.

Les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant ont suscité des réactions contrastées chez deux anciens Premiers ministres français, Dominique de Villepin et Manuel Valls. Leurs prises de position révèlent des approches divergentes sur la justice internationale et la diplomatie.

Lors de son passage sur LCI, Dominique de Villepin a affirmé sans équivoque que la France se doit de respecter ses engagements envers la CPI.


Insistant sur l'importance de ne pas pratiquer le
"double standard"
entre les situations en Ukraine et au Proche-Orient, il a déclaré:

La vision du droit se traduit en actes.

Il a souligné que le respect du droit international est essentiel pour maintenir la crédibilité européenne dans un monde où la montée des alliances alternatives affaiblit l'Occident.


En revanche, Manuel Valls a exprimé des réserves importantes. Toujours sur LCI, il a indiqué qu'il n'aurait pas exécuté un tel mandat s'il était encore en fonction.
Pour lui, ces décisions relèvent avant tout de considérations politiques et risquent d'aggraver les tensions.

Il a même estimé que la justice internationale, incluant la CPI, souffre d'une perte de crédibilité.

"Je pense qu'une grande partie des institutions internationales [...] sont vidées de leur sens",
a-t-il estimé.

Une fracture idéologique et stratégique


L'attitude de Dominique de Villepin reflète une vision universaliste où la justice internationale joue un rôle primordial dans la régulation des conflits.


Selon lui, l'application de ces mandats d'arrêt est non seulement une question de principe, mais également un levier pour restaurer l'ordre multilatéral.

Il a averti que la France et l'Europe risquaient un alignement excessif avec des puissances dominantes comme les États-Unis, compromettant leur autonomie.


À l'inverse, Manuel Valls a privilégié une approche centrée sur les relations entre Paris et Tel Aviv. Soutenant Israël comme un
"État ami et démocratique"
, il a mis en garde contre une utilisation de cette décision par des acteurs qu'il juge hostiles, comme le Hamas et certains courants politiques en Europe.

Position de la France


Pour rappel, la France a renouvelé son appui à la Cour pénale internationale (CPI) après l'émission de mandats d'arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.


Ces mandats, émis le 21 novembre 2024, concernent des accusations de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis en Palestine entre le 8 octobre 2023 et le 20 mai 2024.


Lors du point presse du Quai d'Orsay, ce jeudi, le porte-parole Christophe Lemoine a rappelé l'importance de la justice internationale pour garantir la stabilité mondiale.


"La lutte contre l'impunité est notre priorité"
, a-t-il déclaré, tout en soulignant que la France soutient pleinement l'indépendance et l'impartialité du procureur de la CPI.

Concernant la possibilité d'une arrestation de Benjamin Netanyahu en France, il a répondu qu'il s'agissait d'une
"question juridiquement complexe"
nécessitant une analyse approfondie.

Situation humanitaire à Gaza


Le conflit entre Israël et le Hamas, déclenché le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement palestinien, a entraîné une réponse militaire disproportionnée d'Israël dans la bande de Gaza.


Cette riposte, marquée par des frappes aériennes et une invasion terrestre, a causé un bilan humain catastrophique: plus de 44 000 morts, dont une majorité d'enfants et de femmes, ainsi que plus de 103 000 blessés.
Les destructions massives ont laissé des centaines de milliers de personnes sans abri.

En parallèle, l'Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour des accusations de génocide à Gaza.


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