Mercosur: la présidente du Parlement européen veut "prendre le temps" de répondre aux inquiétudes

14:3824/11/2024, dimanche
MAJ: 24/11/2024, dimanche
AFP
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à Bruxelles, le 19 novembre 2024.
Crédit Photo : NICOLAS TUCAT / AFP
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à Bruxelles, le 19 novembre 2024.

Les inquiétudes autour de l'accord UE-Mercosur en préparation, notamment des agriculteurs français, sont "légitimes", estime la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, qui juge "crucial de prendre le temps d'y répondre totalement", dans un entretien à La Tribune dimanche.

"J’ai l’espoir que l’on parvienne à une solution équilibrée qui à la fois protège les intérêts de nos agriculteurs, en particulier dans les branches les plus exposées, et débloque de nouvelles opportunités pour nos entreprises"
, explique-t-elle.

"Nous désengager du commerce international nous priverait d’une occasion d’exporter nos valeurs et nos normes. Si nous ne nous impliquons pas, d’autres le  feront à notre place"
, justifie-t-elle.

La France, opposée au projet de texte, s'efforce de convaincre d'autres pays de l'Union européenne de parvenir à une minorité de blocage pour s'opposer à son adoption.

Pour la présidente du Parlement européen,
"que l’accord soit scindé ou non, qu’il y ait ou pas un vote à la majorité sur le texte, on ne doit pas isoler des Etats membres. Parce qu’on ne peut pas dire à un pays désemparé par le déclin d’un secteur et qui se sent abandonné : Désolé, mais on ne vous écoutera pas ! "
.

Les agriculteurs ont relancé en France leur mobilisation, moins d'un an après une fronde historique, pour protester notamment contre l'accord de libre-échange avec le Mercosur que la Commission européenne, poussée par des pays comme l'Allemagne et l'Espagne, semble déterminée à signer avant la fin de l'année


A leurs yeux, ce texte entraînerait une concurrence déloyale, avec notamment une déferlante de viande argentine ou brésilienne non soumise aux strictes normes sanitaires et environnementales de l'Union européenne.

La classe politique française, dans une rare unanimité, soutient cette opposition et le président Emmanuel Macron n'a eu de cesse de marteler, tout au long d'une tournée en Amérique du Sud, qu'il refusait l'accord
"en l'état".

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