L'islamophobie a atteint des "niveaux alarmants'', alertent des experts de l'Onu

18:2015/03/2024, vendredi
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Les experts onusiens déplorent que dans plusieurs États, et à l'approche des élections, les acteurs étatiques et non étatiques alimentent les tensions religieuses et promeuvent des lois et des politiques discriminatoires à l'encontre des minorités musulmanes pour obtenir un avantage politique.
Crédit Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Les experts onusiens déplorent que dans plusieurs États, et à l'approche des élections, les acteurs étatiques et non étatiques alimentent les tensions religieuses et promeuvent des lois et des politiques discriminatoires à l'encontre des minorités musulmanes pour obtenir un avantage politique.

Les actes d'harcèlement, d'intimidation, de violence et de discrimination fondés sur la religion ou la conviction ont atteint des "niveaux alarmants'' partout dans le monde, y compris contre les musulmans, a averti ce vendredi un groupe d'experts indépendants de l'Onu.

Dans une déclaration commune publiée à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre l'islamophobie (célébrée le 15 mars de chaque année), et dont Anadolu a obtenu copie, les experts soulignent que
"des entrepreneurs de la haine, des partis politiques, des groupes armés, des chefs religieux et même des acteurs étatiques, partout dans le monde, bafouent le respect de la diversité des religions et des croyances, pratiquent la discrimination, violent les droits de l'homme et négligent ou même tentent de justifier ces violations".

Ils affirment en ce sens que:


Les actes de harcèlement, d'intimidation, de violence et de provocation fondés sur la religion ou la conviction, ont fortement augmenté partout dans le monde l'année dernière, atteignant des niveaux alarmants.

Ces actes
"choquent notre conscience et créent un climat de peur et de profonde méfiance''
, ajoutent les experts.

Face à ce constat accablant, ils exhortent les États à
"fonder leurs réponses à toutes les formes de haine religieuse, y compris l'islamophobie, sur les valeurs universelles, les principes et le cadre juridique des droits de l'homme internationaux".

Les experts onusiens ont déploré les autodafés du Saint Coran, faisant observer que les manifestations d'intolérance religieuse provoquent une profonde souffrance et une peur aux niveaux individuel et communautaire et doivent être condamnées.

Le texte de la déclaration stipule:


Lorsque l'appel à la haine religieuse constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence, il doit être interdit par la loi conformément aux normes internationales.

Le groupe d'experts s'est dit consterné par le refus persistant d'Israël en ce mois sacré du Ramadan, d'autoriser l'acheminement d'une aide alimentaire humanitaire à la population civile majoritairement musulmane de Gaza, malgré la faim généralisée et les signes de malnutrition sévère.


Nous sommes sérieusement préoccupés par les restrictions injustifiées imposées à l'accès à la mosquée Al Aqsa.

"Ces restrictions sont particulièrement alarmantes dans le contexte de pertes massives en vies humaines et de destruction d'un nombre important de lieux de culte à Gaza",
ajoutent les experts onusiens.

Ils expliquent, en outre, que
"les attaques physiques – y compris les meurtres, le harcèlement, les attaques verbales et les menaces de mort – motivées par l'appartenance religieuse perçue des victimes, constituent un échec inacceptable de la part de l'État à protéger tous ses citoyens conformément à ses obligations".

Les experts onusiens déplorent que dans plusieurs États, et à l'approche des élections, les acteurs étatiques et non étatiques alimentent les tensions religieuses et promeuvent des lois et des politiques discriminatoires à l'encontre des minorités musulmanes pour obtenir un avantage politique.

Ils font observer que
"partout dans le monde, nous avons assisté à des attaques contre des mosquées, des centres culturels, des écoles et même des propriétés privées appartenant à des musulmans".

En cette journée internationale de lutte contre l'islamophobie, les experts onusiens ont exprimé leur solidarité envers
"ceux qui ont subi l'intolérance, la discrimination, les violations et la violence, simplement parce qu'ils sont musulmans".

Selon le site de l'Onu,
"l'islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans. Ces phénomènes peuvent conduire à la provocation, à l'hostilité et à l'intolérance, qui se manifestent par le biais de menaces, de harcèlement, d'abus et d'intimidation envers des musulmans et des non-musulmans, à la fois dans le monde en ligne et hors ligne. Motivé par une hostilité institutionnelle, idéologique, politique et religieuse qui peut se transformer en racisme structurel et culturel, l'islamophobie cible les symboles et les pratiquants de la religion musulmane".

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