Crédit Photo : Amilton Neves / AFP
Le principal leader de l'opposition mozambicaine, Venancio Mondlane, fait un geste lors d'une interview à Maputo le 22 janvier 2025.
Sans ambition gouvernementale ni contact direct avec le nouveau président, le principal opposant au Mozambique, Venancio Mondlane, instigateur d'une contestation électorale qui dure depuis des mois dans ce pays d'Afrique australe, n'attend "absolument rien" du pouvoir mais lui accorde cent jours
"Je ne veux pas faire partie du gouvernement. J'ai dit à plusieurs reprises que je ne voulais pas faire partie de l'exécutif",
a affirmé Venancio Mondlane, qui revendique également la victoire électorale, dans un entretien accordé à l'AFP.
"Nous n'avons absolument rien à attendre d'eux en termes de feuille de route pour la réconciliation et la paix au Mozambique",
a déclaré l'ex-chroniqueur politique à la télévision, âgé de 51 ans.
Depuis le début de la contestation des résultats électoraux d'octobre, plus de 300 manifestants ont été tués, principalement par balle, d'après l'ONG locale Plataforma Decide. Le scrutin a perdu en crédibilité en raison de multiples irrégularités relevées par plusieurs missions d'observation internationales.
comme l'appellent simplement ses partisans, a assuré n'avoir
avec le nouveau président Daniel Chapo, candidat déclaré vainqueur et issu du parti au pouvoir depuis l'indépendance du Mozambique il y a un demi-siècle.
L'investiture de Daniel Chapo, mercredi 15 janvier, s'est déroulée dans une capitale quadrillée par les forces de l'ordre et aux rues désertées. Ce même jour, sept personnes ont trouvé la mort dans des manifestations sporadiques, selon la même ONG, après un appel de Venancio Mondlane à
le pays.
La semaine précédente, l'opposant avait rassemblé une foule immense lors de son retour de l'étranger. Il a mentionné mercredi des séjours en Afrique du Sud, en Allemagne et aux Émirats arabes unis, où il s'était réfugié pour des raisons de sécurité après l'assassinat de figures de l'opposition en octobre.
Accusant les autorités d'avoir truqué les élections, Venancio Mondlane a renouvelé son ultimatum au pouvoir, exigeant la mise en œuvre de 30 mesures durant les cent premiers jours.
"Si ces mesures ne sont pas mises en œuvre, au moins une chose deviendra claire : ce gouvernement veut poursuivre l'escalade de violence et de misère contre le peuple",
a-t-il déclaré.
Ironisant sur Daniel Chapo, qui, en
aurait repris
lors de son discours inaugural, Venancio Mondlane a assuré n'avoir
"aucun problème à continuer à produire des idées et des propositions".
Ces idées sont libres d'être utilisées par le gouvernement, par quiconque souhaite le bien du pays. C'est dans ce sens que je coopère.
Cependant, pas question pour lui de signer un accord tel que celui discuté entre le Frelimo et certains partis d'opposition sans
"garanties sur certaines questions fondamentales pour le peuple".
"Je vais signer un accord comme celui-là (...) pour des avantages matériels alors que ces gens, qui ont donné leur corps sous les balles (...) ont sacrifié leur vie pour la lutte sans aucune forme de compensation ?",
a lancé l'opposant, vêtu de son habituel costume sombre et coiffé d'une coupe afro, sans renouveler d'appel aux blocages.
Ces blocages, conjugués aux grèves, ont lourdement affecté l'économie de cet État lusophone, parmi les plus pauvres et inégalitaires au monde.
Le port de Maputo, par exemple, a enregistré une baisse d'1% de ses volumes annuels, selon un communiqué diffusé cette semaine, une chute attribuée au mouvement de contestation lancé fin octobre.
#Mozambique
#élections
#manifestation
#gouvernement
#opposition
#Venâncio Mondlane
#Venancio
#Daniel Chapo