Lutte contre l'islamophobie en Europe: Le bilan de Marion Lalisse

12:098/02/2024, jeudi
MAJ: 8/02/2024, jeudi
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Marion Lalisse, représentante de l'UE pour la lutte contre la haine et la discrimination anti-musulmane, le 14 mars 2023.
Crédit Photo : Marion Lalisse / X
Marion Lalisse, représentante de l'UE pour la lutte contre la haine et la discrimination anti-musulmane, le 14 mars 2023.

Marion Lalisse, représentante de l'UE pour la lutte contre la haine et la discrimination anti-musulmane, a souligné à l'Agence Anadolu que ce fléau augmente en Europe. Selon elle, enregistrer les incidents et sensibiliser davantage sont des mesures essentielles pour lutter efficacement contre ce problème croissant.

À l'occasion du premier anniversaire de sa prise de fonction, Lalisse a fait le point sur la montée de l'islamophobie en Europe.


Ayant repris le poste vacant depuis 18 mois en février 2023, Lalisse a décrit le plus grand défi auquel elle a été confrontée :


"Nous sommes confrontés au problème que les cas de haine anti-musulmane en Europe ne sont pas suffisamment signalés ni enregistrés. Nous devons renforcer la confiance de nos citoyens musulmans dans les forces de l'ordre. Travailler sur les données pour comprendre pleinement l'ampleur de la haine anti-musulmane constitue un défi majeur, à la fois pour mes prédécesseurs et pour moi-même."

Lalisse a également souligné qu'un autre défi était de créer un réseau entre les pays membres de l'UE, qui serait nécessaire pour collecter des données sur les cas et partager les bonnes pratiques dans la lutte contre la haine.

À la fin de sa première année en fonction, Lalisse a souligné les progrès réalisés dans la sensibilisation de l'ensemble de la communauté musulmane, la prise de conscience de la discrimination à laquelle elle est confrontée et l'augmentation des partages entre les pays de l'UE.


Place de la haine anti-musulmane dans la législation de l'UE


Faisant référence à la décision-cadre de l'UE sur la lutte contre la discrimination et la xénophobie de 2008, Lalisse a expliqué que cette décision donnait aux États membres le pouvoir d'enquêter sur les cas de cette nature.


Lalisse a souligné que les événements survenus en Israël-Palestine depuis le 7 octobre 2023 ont alimenté l'antisémitisme et l'islamophobie en Europe, l'UE accordant une importance égale aux deux menaces.


Elle a déclaré:
"Il n'y a pas de hiérarchie entre les types de racisme et de discrimination pour nous. L'antisémitisme et la haine anti-musulmane ont été abordés ensemble dans le plan d'action de l'UE contre le racisme pour la période 2020-2025".

Voies de recours pour les personnes victimes de haine anti-musulmane


Lalisse a déclaré:
"Si une personne est victime de haine anti-musulmane, qu'elle soit physique ou verbale, elle peut porter plainte dans les États membres de l'UE".

Elle a expliqué que le premier recours serait l'Agence des droits fondamentaux de l'UE.

Elle a souligné que cette agence, via son site web, fournissait les contacts pour chaque pays, les organisations à contacter pour obtenir de l'aide et les démarches à suivre.


Lalisse a également mentionné les
"organismes d'égalité"
dans les États membres comme une autre voie de recours, affirmant qu'ils étaient chargés de soutenir les citoyens confrontés à la discrimination ou aux crimes de haine.

Attaques contre le Coran


Lalisse a mentionné les attaques contre le Coran dans certains États membres de l'UE l'année dernière, les qualifiant d'inacceptables et contraires aux valeurs de l'UE. Elle a affirmé qu'il s'agissait d'actions personnelles, non soutenues par les États membres, et qu'elles étaient condamnées par elle-même et la Commission européenne.


Elle a souligné qu'il existait des guides de l'UE pour les mosquées ou les organisations musulmanes victimes de ce type d'attaques, et a déclaré que l'UE était consciente de la radicalisation dans la société et travaillait sur le sujet.

Lalisse a conclu en disant:
"Pour empêcher que les musulmans ne soient ciblés en tant que groupe par d'autres de nos citoyens, nous devons accroître la sensibilisation. La haine représente un risque important pour notre société et notre démocratie. La solution que nous proposons est d'accroître la sensibilisation."

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