La Russie, désireuse de maintenir sa présence stratégique en Syrie, mise sur ses relations avec la Türkiye pour parvenir à ses fins.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a eu une conversation téléphonique avec son homologue russe, Sergey Lavrov, selon un communiqué publié jeudi par le ministère turc. Lors de cet échange, les deux diplomates ont évalué les développements en Syrie et souligné la nécessité d'éliminer les organisations terroristes tout en établissant la stabilité et la sécurité dans le pays.
Pour la Russie, conserver son influence en Syrie est crucial à plusieurs niveaux. La Syrie des Assad représentait un allié stratégique dans une région hautement volatile. Avec la base navale de Tartous et la base aérienne de Hmeimim, Moscou assurait une présence militaire durable en Méditerranée orientale. Cependant, la pérennité de cette influence repose en grande partie sur une coopération avec la Türkiye, qui joue un rôle central dans le dossier syrien, à l'heure où les nouvelles autorités syriennes ont rompu les contrats de gestion portuaires attribués sous Bachar à des sociétés russes.
La coopération russo-turque, un équilibre délicat
La Türkiye, de par sa position géographique et ses liens historiques avec la Syrie, est un acteur incontournable dans la région. Pour Moscou, participer à la stabilisation de la Syrie est une question de prestige international. La Russie cherche à démontrer qu'elle est encore capable de jouer un rôle dans la région, tout en consolidant son influence au Moyen-Orient. L'effondrement du régime syrien a affaibli considérablement cette position.
En collaborant avec la Türkiye sur le dossier syrien, la Russie espère également maintenir un équilibre stratégique face aux puissances occidentales, notamment les États-Unis, qui soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la région.
