Plus de 600 délégués du parti anti-immigration, en deuxième position en termes d'intention de vote derrière les conservateurs de la CDU/CSU, étaient réunis ce week-end à Magdeburg, un de ses fiefs de l'est du pays, pour finaliser le programme pour les élections européennes de l'an prochain.
Le nouveau programme ne fait non plus pas mention d'un "Dexit", version germanique pour Deutschland du Brexit britannique, idée poussée par certains délégués mais très impopulaire pour les électeurs allemands.
C'était la première fois dans l'histoire allemande d'après-guerre qu'un parti politique osait ouvertement remettre en cause l'idée de l'appartenance à l'Union européenne, ancrée dans l'ADN national.
L'attachement à la construction européenne a longtemps fait figure d'identité nationale de remplacement dans ce pays écrasé de honte pendant des décennies par la barbarie nazie.
Dans les dernières enquêtes d'opinion, cette formation - 78 députés sur les 736 au Bundestag, soit l'avant-dernier groupe parlementaire en nombre - pointe désormais en deuxième position au plan national (19 à 22%), devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, et juste derrière les conservateurs (26 à 27%), actuellement dans l'opposition.
Créée en février 2013, l'AfD était à l'origine un parti anti-euro, avant de devenir une formation anti-islam et anti-immigration.
Elle surfe sur la grogne d'une partie de l'opinion contre l'actuelle coalition gouvernementale, composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des Libéraux, ainsi que du mécontentement face à l'inflation et l'immigration.