Dans un pays où, depuis le IIIème Reich, toute coopération avec l'extrême droite provoque hostilité et rejet au sein des partis traditionnels, Friedrich Merz avait semblé dimanche soir vouloir rompre le cordon sanitaire établi face à la formation anti-migrants, AfD (Alternative pour l'Allemagne, ndlr).
Mais ces déclarations ont aussitôt provoqué de vives réactions dans les rangs des conservateurs, notamment de plusieurs chefs de gouvernements régionaux, car le parti a adopté une motion qui exclut toute coopération avec l'extrême droite.
La sortie de Merz a d'autant plus inquiété qu'elle est intervenue le jour des élections parlementaires en Espagne, où avait été envisagée une alliance entre la droite traditionnelle et le parti ultranationaliste et ultra-conservateur Vox.
Des élections régionales sont prévues en Bavière en octobre prochain.
Dès lundi matin, Friedrich Merz est revenu sur ces déclarations, et a écrit sur twitter:
Il n'y aura pas de coopération au niveau communal de la CDU avec l'AfD.
De fait, créée en 2013, l'AfD connaît un spectaculaire essor depuis plusieurs mois dans les enquêtes d'opinion, pointant désormais en deuxième position au plan national, devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, et juste derrière les conservateurs de Merz.
L'extrême droite profite du mécontentement d'une partie de l'opinion avec l'actuelle coalition gouvernementale, composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des Libéraux, ainsi que de la hausse des prix ou encore l'immigration.