Contrôles renforcés aux frontières, expulsions facilitées: les autorités allemandes doivent décider mercredi d'un durcissement des règles en matière d'immigration, dans un contexte de progression de l'extrême droite.
Le chancelier allemand et les dirigeants des 16 Etats-région du pays se réunissent dans l'après-midi pour une séance de négociations susceptible de durer de nombreuses heures.
De premières pistes ont d'ores et déjà fuité dans la presse et montrent la préoccupation du gouvernement et des régions devant la hausse des arrivées en provenance de l'étranger.
Gouvernement fédéral et régions pourraient décider la mise en place de contrôles permanents aux frontières avec les pays voisins et une aide au renfort des contrôles aux frontières extérieures de l'UE.
Ce durcissement annoncé intervient dans un contexte de hausse de l'extrême droite, en particulier en ex-RDA. Le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) est ainsi crédité d'environ 15% des intentions de vote dans les sondages, contre 10,3% obtenus lors des dernières élections générales en 2021.
Leur accueil a eu des répercussions sur les logements et les places disponibles dans le système éducatif, font valoir les régions et municipalités, qui réclament une aide de l'Etat fédéral.
Les Länder veulent ainsi revenir à l'ancien système de paiement forfaitaire par l'Etat fédéral, qu'ils veulent de surcroît voir porter à 1.000 euros par mois par réfugié. Ils souhaitent aussi la prise en charge à 100% - contre 75% actuellement - de l'hébergement des réfugiés.
Mais le gouvernement de M. Scholz, qui a d'ores et déjà indiqué qu'il verserait 15,3 milliards d'euros cette année pour l'accueil des réfugiés, rechigne à remettre la main à la poche.
L'Etat promet toutefois d'accélérer les procédures de demande d'asile, qui durent actuellement en moyenne 26 mois, grâce notamment à une numérisation améliorée.